Opportunités économiques: L'accessibilité des femmes réduite de … – Aujourd'hui Le Maroc
Policy brief
Depuis une vingtaine d’années, le taux d’activité des femmes au Maroc révèle une baisse devenue structurelle attribuant actuellement le caractère d’activité à moins de 20 % de femmes âgées de plus de 15 ans et considérant près de 80% des femmes comme non actives.
Le think tank Policy Center for the New South (PCNS) a publié un Policy brief sur l’accessibilité des femmes aux opportunités économiques au Maroc. L’auteur Mounia Boucetta, Senior Fellow PCNS, relève que le taux d’activité des femmes au Maroc affiche un déclin devenu structurel depuis une vingtaine d’années. Les avancées réalisées jusqu’à présent n’ont pas permis de réduire les écarts enregistrés par rapport aux Objectifs de développement durable (ODD), notamment ceux relatifs à l’autonomisation des femmes. Selon les statistiques du Haut-commissariat au Plan (HCP), ce taux d’activité a été de 19,8 % pour les femmes en 2022 avec une baisse cumulée de près de 30 % de 2004 à 2022.
Pour déterminer les facteurs impactant le taux d’activité des femmes, l’analyse a porté sur les quatre facteurs, à savoir l’âge, le niveau de scolarité, le milieu et le statut. Par catégorie d’âge, une attention particulière a été portée, sur la tranche d’âge des 25-59 ans. Il en ressort que globalement, le taux d’activité des femmes en milieu rural est relativement plus élevé qu’en milieu urbain. Le taux d’activité des femmes en milieu urbain s’est amélioré durant les 10 dernières années pour les tranches des 25-59 ans, tandis qu’une régression relativement importante est constatée au niveau rural . Par comparaison au taux d’activité des hommes, pour ces mêmes tranches, on constate une régression en milieu urbain et une presque stabilisation en milieu rural. Par ailleurs, l’auteur signale que le niveau d’études de la femme est un facteur impactant son taux d’activité.
Les femmes diplômées de l’enseignement supérieur affichent le meilleur taux d’activité. Cela dit, l’amélioration du niveau de scolarité des femmes ne favorise pas forcément la progression de ce taux d’activité. En effet, entre 2001 et 2021, ce taux s’est dégradé de 14 points de pourcentage pour les diplômées du niveau supérieur, tandis que le taux d’activité des diplômées du niveau moyen et des non diplômées a régressé respectivement de 7 et de 5 points de pourcentage. Cette tendance est confirmée par l’augmentation du taux de chômage au niveau des diplômées de l’enseignement supérieur qui dépasse 30% en milieu urbain et 45% en milieu rural. Même si le milieu rural semble offrir un meilleur accès au marché du travail pour les non diplômées et celles ayant un niveau primaire, ce marché reste très volatil et à faible revenu.
L’autre facteur déterminant dans l’activité de la femme est lié à son statut. Contrairement aux hommes, dont le taux d’activité augmente après le mariage, l’accessibilité des femmes aux opportunités économiques est réduite de plus de 50 % une fois mariées. En milieu rural, pour les femmes âgées de plus de 15 ans, la tendance à la baisse du taux d’activité est enregistrée indépendamment du statut de la femme. L’analyse indique une baisse plus importante pour les célibataires qui, avec l’urbanisation et l’amélioration de la scolarité, seraient en mobilité ou s’adresseraient aux marchés du travail en milieu urbain. Les taux d’activité des femmes, selon leur statut, en milieu urbain, sont restés les mêmes ces dix dernières années, avec une importance marquée du taux d’activité des divorcées, suivies des célibataires.
Une politique de ciblage s’impose
Le gouvernement s’est fixé comme objectif de faire évoluer le taux d’activité des femmes de 20 à 30% d’ici 2026. L’analyse fait remarquer que cette progression projetée, qui est totalement en rupture avec la tendance baissière installée depuis deux décennies, nécessitera des mesures qui produisent des effets exceptionnels. «Produire de l’impact à ce niveau et de manière durable en 4 ou 5 ans reste un objectif très ambitieux», peut-on lire. Ainsi, une politique de ciblage s’impose pour répondre aux vrais besoins et apporter des réponses adaptées à chaque catégorie socio-économique des femmes marocaines, en fonction des quatre facteurs analysés (l’âge, l’éducation, le statut matrimonial et le milieu/région).
Le taux de 30% visé devrait être décliné en sous-objectifs par catégorie et par territoire, pour identifier l’effort additionnel à mener par l’ensemble des parties prenantes (pouvoirs publics, secteur privé et société civile) ainsi que les actions à mettre en place pour y parvenir, selon l’échéancier fixé. « Ces actions devraient réserver des programmes spécifiques aux femmes dont les tranches d’âge sont entre 25 et 59 ans, vu que la croissance recherchée proviendrait de ces segments qui présentent un fort potentiel et en même temps un grand déficit», souligne l’auteur.
Le chômage frappe de plein fouet les diplômées de l’enseignement supérieur
Freins Le taux de chômage relativement élevé des diplômées de l’enseignement supérieur constitue un sérieux problème. Ce taux s’explique par deux raisons. La première concerne les deux genres, elle peut être liée au manque d’offres en emploi ou à l’adaptation de la formation aux besoins du marché. La seconde est, par contre, plus spécifique aux jeunes filles et nécessite d’associer le développement des compétences à une croissance plus inclusive, à travers des programmes nationaux et régionaux permettant à ces jeunes filles d’avoir un meilleur accès aux opportunités économiques. Des mécanismes de suivi et d’accompagnement à l’insertion de ces lauréates doivent être mis en place pour réduire les freins, tels que ceux liés à la mobilité, l’accès à l’information et au manque d’orientation et de conseil.
La croissance économique du Maroc devrait atteindre 2,5% cette année avant de…
La Société Générale Maroc vient de donner le coup d’envoi du premier…
La direction régionale Détroit veille à mettre en place une série de…
Afin de desservir les quartiers denses
