Qui pour diriger le CDN de Besançon en 2024 ? – sceneweb
Célie Pauthe dirige le CDN de Besançon depuis juin 2013, elle s’apprète à quitter la capitale de la Franche-Comté. Qui pour lui succéder en 2024 ? Voici la liste des artistes retenus par les tutelles.
En 1995, il fonde sa compagnie, La spirale, avec laquelle il monte des auteurs classiques : Boccace, Ovide, Molière, Shakespeare ou Labiche ; des auteurs du XXème siècle, Brecht, Pinget, Llamas ou Genet. Il collabore avec des auteurs vivants, en particulier Jean-Marie Piemme (Le sang des amis ou La vie trépidante de Laura Wilson), dans des spectacles adressés aux adolescents (Les imposteurs de Koutchevsky). La musique et le son conservent une place centrale dans ses spectacles. Il travaille avec des compositeurs (Alexandros Markéas, David Jisse ou Jonathan Pontier), met en scène du théâtre musical avec l’ensemble Ars Nova et la Muse en Circuit (Laborintus II de Berio, l’opéra le Golem de Casken).
La compagnie La spirale est associée à de nombreux théâtre : Saint Denis, Nantes, Vitry-le-François et Poitiers où il fonde le premier festival de formes courtes dans le spectacle vivant. Parallèlement, il enseigne le théâtre dans des écoles de théâtre et à l’Université.
En 2010, Jean Boillot prend la direction du NEST – Centre Dramatique National de Thionville, avec un projet transfrontalier en collaboration avec des théâtres belges, luxembourgeois et allemands.
Aujourd’hui, de retour en compagnie, il continue son activité de metteur en scène et développe un laboratoire de dramaturgie hybride qui associe des auteurs venus du théâtre et du numérique. Il a créé cette saison La terre entre les mondes de Métie Navajo, au Théâtre Jean Vilar de Vitry-sur-scène et son spectacle No Way Veronica sera repris les 23 et 24 juin aux Nuits de Fourvière, au théâtre de la Renaissance, à Oullins.
Il envisage aujourd’hui son théâtre comme une rencontre festive et poétique entre le corps des acteurs et l’imaginaire des spectateurs.
ວັນນະໄຊ ຄຳພົມມາລາ © Louise Desnos
Vanasay Khamphommala (ວັນນະໄຊ ຄຳພົມມາລາ) vient au théâtre par la musique et fait ses premiers pas sur scène à l’Opéra de Rennes. Après une formation dans la Classe Libre du Cours Florent, elle travaille avec Jean-Michel Rabeux, Jean-François Sivadier, et Jacques Vincey, tout en mettant en scène Shakespare, Corneille et Barker. De 2014 à 2018, elle est dramaturge permanente du Centre dramatique de Tours, dirigé par Jacques Vincey, où elle accompagne notamment le développement du Jeune Théâtre en Région Centre-Val de Loire.
Ancienne élève de l’École normale supérieure, formée à Harvard et Oxford, elle a soutenu à la Sorbonne une thèse de doctorat intitulée Spectres de Shakespeare dans l’œuvre de Howard Barker. Ses textes pour le théâtre sont publiés aux éditions Théâtrales. Elle traduit également pour la scène et le livre William Shakespeare, Howard Barker, Anne Carson, Alistaire McDowall.
En 2018, elle fonde à Tours Lapsus chevelü, dont la première création, L’Invocation à la muse, est présentée au Festival d’Avignon dans le cadre des Sujets à vif. Suivront Orphée aphone (2019), Je viens chanter chez toi toute nue en échange d’un repas (2020) et Écho (2022). Elle est artiste associée au CDN de Tours de 2018 à 2020 et artiste compagnonne au TnBA – Théâtre national de Bordeaux en Aquitaine depuis 2021.
Elle est également chanteuse.
Kheireddine Lardjam
Kheireddine Lardjam crée en 2007 la compagnie El Ajouad (Les Généreux) au Creusot (Bourgogne-Franche-Comté), d’après le titre d’une pièce d’Abdelkader Alloula, dramaturge assassiné par les islamistes en 1994 en Algérie (pays de ces origines). Depuis 2010, Kheireddine Lardjam multiplie les collaborations , dans plusieurs pays arabes (Egypte, Liban, Tunisie, Algérie et Maroc), en Europe (en Suisse au Théâtre Am Stram Gram, à Mülheim au Theater an der Ruhr en Allemagne, à Bruxelles au Kaïïtheater, à Londres, au Sutton Théâtre ) et en France
Les questions de société qui sont au cœur de ses créations et le travail d’éducation artistique en direction des publics éloignés (socialement et géographiquement) a toujours était au centre de son association avec les lieux, qui ont accompagné son parcours artistique comme la Comédie de Saint-Etienne, Le Centre Dramatique National de Sartrouville, au Centre Dramatique National de Vire, à la Scène Nationale du Creusot, la Scène Nationale de St Nazaire et La Filature – Scène Nationale de Mulhouse
En 2011, il crée De la Salive comme Oxygène de Pauline Sales au Théâtre de Sartrouville – en 2012, Le Poète comme Boxeur de Kateb Yacine au théâtre de Béjaia, Algérie ainsi que Les Borgnes de Mustapha Benfodil à L’Arc, Scène nationale du Creusot – en 2013En 2015, il crée Page en construction de Fabrice Melquiot à La Filature – scène nationale de Mulhouse. La même année, il intégrera pour trois saisons l’ensemble artistique de la Comédie de Saint Etienne.
En mars 2016 il met en scène O-Dieux un texte inédit de Stefano Massini sur le conflit israélo-palestinien, vu à travers les yeux de trois femmesFévrier 2018, il crée Mille francs de récompense, de Victor Hugo au théâtre Jean Vilar de Vitry-sur-Seine.
Au festival d’Avignon 2019, il présente le spectacle Désintégration, d’Ahmed Djouder. Un texte qui aborde la question des identités plurielles
Février 2020 à Bruxelles au Kaaïtheatre il crée Fièvres, généalogie d’une insurrection, une commande d’écriture à l’auteur algérien Mustapha Benfodil autour des manifestations pacifiques qu’a vécu l’Algérie en 2019.
En 2022, il passe une commande d’écriture à l’autrice Marion Aubert autour de la question : Quelles traces la guerre d’Algérie, et plus largement le colonialisme ont-ils laissé dans notre imaginaire collectif ? « En Pleine France », de Marion Aubert sera créé le 8 novembre 2022 aux scènes du Jura, scène nationale.
En octobre 2022, Kheireddine Lardjam initie un projet de formation et de coopération avec l’École Nationale Supérieure des Arts et Techniques du Théâtre (l’ENSATT) à Lyon et à Tlemcen en Algérie, entre les étudiants de la 83ème promotion du département écriture dramatique de l’ENSATT et des autrices algériennes. Ce projet avait pour visée de faire travailler de jeunes écrivains algériens et français en situation d’interculturalité, notamment pour confronter leurs travaux, leurs visions du théâtre, leurs perspectives de création, et de leur donner une visibilité professionnelle internationale.
En 2023, il crée Tenir jusqu’à l’aube, de Carole Fives et L’exploitation à la cool , de Jules Salé. Un diptyque qui donne la parole à ces travailleurs invisibles, ces hommes et ces femmes que la crise sanitaire a mis en avant. Et qui sera présenté au Festival d’Avignon cet été à la manufacture.
Depuis 2021, Kheireddine Lardjam est artiste associé aux Scènes du Jura – Scène Nationale. Et depuis 2022 il fait aussi partie de l’ensemble artistique des Quinconces, scène Nationale du Mans
Je me suis souvent imaginée d’autres vies que la mienne.
J’aurais rêvé de devenir journaliste, chanteuse, reporter sans frontière ou architecte, mais le goût des planches m’a toujours rattrapée et le théâtre est vite devenu une évidence.
Il est toujours resté le fil rouge qui a rythmé ma vie.
D’abord élève d’un club de théâtre dans mon village en Normandie quand j’avais 8 ans, j’ai ensuite enchainé
les ateliers et les stages au gré des rencontres et de mes pérégrinations avec Serge Bagdassarian, Didier Kowarsky, le Royhart-Panthéâtre, Claire Dancoines, Christian Carrignon, Michel Laubu,…
J’ai ensuite continué à me nourrir en accompagnant pendant plus de 10 ans des groupes d’adolescents amateurs à Avignon, où j’ai vécu mes premiers marathons de spectatrice, avec toujours cette soif de découvrir.
C’est ensuite en sortant de l’école Jacques Lecoq que s’est forgée l’envie d’écrire des spectacles plus
personnels.
J’ai poursuivi avec un atelier d’écriture d’un an dirigé par Michel Azama, proche d’Agnès Renaude, de Bernard-Marie Koltès et Jean-Luc Lagarce. Ce fut ensuite les débuts de la Cie Tourneboulé que j’ai codirigée pendant 20 ans avec Gaëlle Moquay avant qu’elle ne devienne en 2022 la compagnie Les Oyates.
Avec Les Oyates j’ai voulu ouvrir une nouvelle ère du projet artistique de la compagnie : élargir le champ des adresses avec des propositions qui ne soient plus spécifiquement destinées au jeune public, inventer de nouveaux langages, explorer d’autres univers artistiques, faire grandir la place de l’écriture, œuvrer pour défendre des formes atypiques à hauteur d’enfants – petits et grands – en lien avec des lieux et des territoires, offrir visibilité et soutien à des artistes complices de la compagnie.
Du jeu à la mise en scène … de la mise en scène à l’écriture
D’abord à la conception des projets et au plateau en tant que comédienne dans les premiers spectacles de la compagnie, En Chair et en Sucre, de Marc Delaruelle, Les Petits mélancoliques de Fabrice Melquiot, La Peau toute seule de Philippe Aufort, et Ooorigines, que je signe avec Gaëlle Moquay, je choisis ensuite de quitter progressivement le jeu pour me consacrer plus amplement à l’écriture et la mise en scène.
Je signe un premier texte fondateur dans mon parcours, Comment Moi je, qui tourne encore aujourd’hui après plus de 10 ans avec un total de près de 700 représentations. « Pas de petit sujet pour les plus jeunes » cette création fait le pari de la philosophie pour tous à partir de 5 ans. Elle marque aussi le début d’un compagnonnage et d’une fidélité avec le philosophe Jean-Charles Pettier, grand nom de la philosophie à hauteur d’enfants, qui m’amènera à rencontrer plusieurs de ses complices dont Edwige Chirouter qui dirige aujourd’hui la chaire philosophie de l’Unesco.
Mon univers théâtral se caractérise par une recherche qui mêle jeu d’acteurs et textes d’auteurs contemporains, tout en laissant une grande place aux écritures visuelles. Je suis très sensible à la force suggestive des images qui permettent de transposer le réel, créent des « décalages poétiques » comme avec le théâtre d’objets ou les marionnettes par exemple.
C’est en confrontant ces disciplines que j’aime mettre mon imagination en jeu en restant au service d’une écriture multiple qui s’invente au plus près du plateau. J’aime que l’histoire se raconte en direct et montre les ficelles de notre théâtre. Partir de l’ici et maintenant avec le public pour l’emmener ailleurs.
Tommy Milliot photo Pierre Gondard
Né en 1984, Tommy Milliot grandit dans la Nord de le France où il découvre le théâtre lors d’une sortie scolaire. Adolescent, il s’oriente vers l’option théâtre du lycée Blareighem en lien avec le CDN de Béthune. C’est là qu’il construira les fondations de son éducation théâtrale. Sa formation se poursuit à l’université notamment à Paris-Nanterre au sein du Master « Mise en scène et dramaturgie ». Entre 2010 et 2013, il participe à L’Académie Internationale de Théâtre du CDN de Lorient en tant que comédien et assistant du metteur en scène Éric Vigner.
Il crée en 2014 la compagnie Man Haast avec le désir de se consacrer à l’exploration des dramaturgies contemporaines. Le festival des arts et des écritures contemporaines, Actoral, lui commande alors une production autour du texte de Frédéric Vossier, Lotissement. En 2016, le spectacle remporte le prix du jury du festival Impatience avant d’être repris au 70e festival d’Avignon. À la même époque, il devient artiste résident du Centquatre Paris.
En 2017, il revient au festival Actoral pour la création de Winterreise, pièce du jeune auteur norvégien, Fredrik Brattberg. La même année, il est invité à Montréal pour participer aux Rencontres internationales des jeunes metteurs en scène du FTA.
En 2019, La Brèche, pièce inédite de l’autrice américaine Naomi Wallace, est créée pour le 73e festival d’Avignon avant de tourner pendant trois saisons à travers la France.
Invité par Éric Ruf à la Comédie-Française en 2020, il y dirige Sylvia Berger, Clotilde de Bayser et Nâzim Boudjenah dans Massacre de Lluïsa Cunillé, figure majeure du théâtre catalan et espagnol, jamais jouée jusqu’alors en France.
En 2021, Tommy Milliot s’éloigne des écritures contemporaines en choisissant de mettre en scène Médée de Sénèque dans une traduction de Florence Dupont. Le spectacle ouvre la saison du Théâtre National de Marseille et se jouera dans dix villes pour une cinquantaine de représentations. Cette même année il devient artiste associé au projet de la Comédie de Béthune.
En parallèle de ces créations, il a également réalisé une dizaine de mises en espace de textes d’auteurs contemporains français et étrangers parmi lesquels Michel Vinaver, Hubert Colas, et Pier Lorenzo Pissano. Son désir pour les écritures étrangères se prolonge dans son implication au sein de la Maison Antoine Vitez, dont il est membre du conseil d’aministration.
Sensible et investi dans la question de la transmission, Tommy Milliot a mené plusieurs stages dans les écoles supérieures d’art dramatique (ERACM, ESAD, Académie de Limoges), et à destination de comédiens professionnels (Chantiers Nomades). Il intervient également régulièrement en milieu scolaire (Marseille, Aix-en-Provence, Béthune, Paris).
En janvier 2023, il met en scène L’arbre à Sang d’Angus Cerini, auteur australien majeur jamais joué en France. Sous une forme itinérante et à la manière d’un théâtre de tréteaux, il y crée un théâtre contemporain accessible à tous, circulant dans des salles de fêtes et autres lieux de partage.
En 2024, il mettra en scène Qui a besoin du ciel, deuxième volet de ce qui sera une trilogie ancrée dans le Kentucky natal de l’autrice américaine Naomi Wallace.
Anne Monfort photo Katell Daunis
Anne Monfort, metteuse en scène, dirige la compagnie day-for-night, conventionnée en Bourgogne-Franche-Comté et soutenue par la région Bourgogne-Franche-Comté, le département du Doubs et la Ville de Besançon. Elle a monté de nombreux textes d’auteurs de théâtre contemporains comme Falk Richter, Sonia Willi, Thibault Fayner, dont elle a créé en 2017 Morgane Poulette et avec qui elle collabore sur un nouveau projet. Elle travaille sur des matériaux historiques éclairant le présent, comme récemment dans La méduse démocratique, composé à partir de textes de Robespierre et Sophie Wahnich. Elle collabore avec le festival littéraire Les Petites Fugues, dont elle met en scène les petites formes, et adapte de nombreux romans au théâtre – Perséphone 2014, d’après Gwenaëlle Aubry, s’est créé en 2016, et Désobéir – Le monde était dans cet ordre-là quand nous l’avons trouvé, d’après Mathieu Riboulet, en 2018, et Pas pleurer, d’après Lydie Salvayre, qui s’est créé à Barcelone en février 2019 avant de tourner en France. En 2019-2020, elle a créé La femme juive d’après Bertolt Brecht et Margarete Steffin et Le quart d’heure américain de Sylvain Levey et Magali Mougel en tournée en établissements scolaires en France et en Suisse. Sa dernière création, Nostalgie 2175 d’Anja Hilling, réunissant Mohand Azzoug, Judith Henry et Jean-Baptiste Verquin, s’est créée en coproduction avec les CDN de Besançon et Toulouse, le Théâtre National de Strasbourg, l’IRCAM, les Scènes Nationales de Châlon sur Saône, du Creusot, du Jura. Avec Nuria Gimenez Comas, compositrice, elles ont également créé une musique-fiction à l’IRCAM autour de Nostalgie 2175. Anne Monfort travaille de plus en plus avec la musique et a mis en scène Le cri d’Antigone et Odile et Jacques, du compositeur Loic Guénin.
Son prochain spectacle, How far, de Laure Bachelier-Mazon, se créera en langues française et anglaise au Cameroun, en Guinée et au Nigeria, avant de revenir en France.
Avec sa complice Judith Henry, elle prépare une adaptation des Hauts de Hurlevent d’Emily Brontë, en dialogue avec la réécriture de Maryse Condé, La migration des cœurs.
Une partie de son activité est consacrée à la recherche et à la transmission : Opération Caravage sur les transferts entre cinéma et théâtre dans le jeu d’acteur s’est réalisé en 2019 avec la DGCA, l’ESAD Paris et le studio-théâtre de Vitry ; elle travaille actuellement à Fantasticalité/In vivo théâtre, un projet de recherche alliant jeunes compositeur.ices de l’Ircam et élèves du CNSAD, qui fera l’objet d’une restitution au T2G en juin 2023 dans le cadre du festival ManiFeste . Anne Monfort intervient régulièrement au DEUST théâtre de Besançon comme dans les écoles supérieures- TNS, ESAD, et CNSAD, où elle a créé Nulle part de Kouam Tawa, spectacle de sortie des élèves, en octobre 2021.
Elle est membre de la commission d’aide à l’écriture dramatique d’ARTCENA, et des comités de lecture Convergence plateau et Jeunes Textes en Liberté.
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