Brest – À Brest, l'Euria, école d'actuariat de l'UBO, de plus en plus … – Le Télégramme
« Des mathématiciens qui s’occupent de la gestion des risques, de leur anticipation, pour les banques parfois mais surtout pour les assurances ». Ainsi Franck Vermet définit-il le métier d’actuaire. Il dirige l’Euria (Euro Institut d’Actuariat), de l’Université de Bretagne occidentale (UBO), à Brest. Créé en 1989, l’Euria accueille plus de 120 étudiants et elle est de plus en plus présente dans les prix internationaux. Le 1er juin 2023, trois d’entre eux seront en lice, parmi les douze nominés du 34e Concours international des mémoires de l’économie et de la finance ! La cérémonie de remise des cinq prix aura lieu dans le grand auditorium de la Banque de France, à Paris. Une quarantaine d’universités européennes ont participé. Voilà qui pose déjà la performance…
Junior Assia, Alexia Joly ou Mohammed Amine Skoubani succéderont-ils à François Béhin, primé l’an dernier pour son étude du risque de crue dans le bassin parisien ? Un étudiant de l’Euria en 2012, un autre en 2014 et même deux en 2021 ont également gagné l’un de ces prix. L’Euria a vu aussi Mulah Moriah remporter, en février 2023, le très couru prix du cabinet Caritat, plutôt sur des sujets pédagogiques dans l’actuariat. Trois fois depuis 2018, le prestigieux prix de l’actuariat Scor est revenu à quelqu’un issu de la formation brestoise, qui voit les récompenses s’accumuler de plus en plus.
« On entre à l’Euria sur concours (il faut être au moins titulaire d’un bac + 2), avec de très bons éléments, mais aussi en double diplôme avec une école d’ingénieur, une dizaine par an depuis cinq ou six ans », explique Franck Vermet. « De l’IMT Atlantique de Plouzané mais aussi de Rennes, Paris, Rabat au Maroc. Cela nous a apporté des gens de très bon niveau et super motivés. Nous avons aussi développé nos partenariats, comme celui avec l’université d’Abidjan (Côte d’Ivoire). On a des projets avec le Cameroun ». La part des Bretons parmi les étudiants a diminué, à peut-être 20 ou 25 %, « mais des Bretons sont aussi partis se former à Lyon ou Paris, par exemple », note le directeur des études, Brice Franke.
Il y a environ 5 000 actuaires en France. En début de carrière, ils perçoivent, selon une étude récente, entre 40 000 et 50 000 € bruts par an, mais cela monte souvent entre 75 000 et 100 000 € annuels après dix à douze ans, en accompagnant des évolutions de carrière. Sensiblement moins pour les chargés d’études. Il manque du monde dans la profession. « Ce qui est à craindre, c’est que le nombre d’étudiants en mathématiques se réduise », et donc le nombre de candidats, note Brice Franke. Ce risque-là a-t-il été quantifié ? « Il faut le prendre en compte, en tout cas et diversifier encore notre réseau de recrutement », conclut Franck Vermet.