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Médecins d'ici et d'ailleurs : « Au Maroc, un médecin hospitalier qui … – What's up doc

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C’est quoi être médecin ailleurs ? Etudes, installation, hôpital, rémunération, libéral… Chaque mois, un médecin étranger nous raconte l’exercice dans son pays. Départ pour le Maroc à la rencontre de Mohammed, un tout jeune médecin de 24 ans.
© IStock 
What’s up doc : Comment se passent les études de médecine au Maroc ?
Mohammed : Jusqu’à aujourd’hui, les études au Maroc durent 7 ans pour être médecin généraliste, auxquelles il faut ajouter entre 4 et 5 ans pour ceux qui souhaitent se spécialiser. Une récente réforme a diminué les études à 6 ans. Cela concerne les étudiants actuellement en 4e année. Les étudiants sont sélectionnés d’une part selon leurs notes obtenues au bac, puis lors d’un concours pour entrer en première année. Ensuite, dans l’ancienne réforme il fallait présenter sa thèse au bout de 7 ans pour devenir généraliste. Les médecins qui souhaitent devenir hospitaliers passent le concours du résidanat en 6e année. Et ceux qui souhaitent se spécialiser passent l’internat, après le résidanat. Et ils deviennent des internes au CHU. Donc au Maroc, le résident correspond à l’interne en France. Selon la spécialité le nombre d’année d’études varie, 4 ans pour les spécialités médicale et 5 ans pour les chirurgicales.
Les études sont-elles gratuites ou payantes ?
M. : Les études sont entièrement gratuites entre la première et la septième année dans les facultés publiques. Pour ceux qui souhaitent devenir spécialiste, il existe deux possibilités. Soit, nous passons un contrat avec l’état, qui permet de recevoir 1 100€ par mois, avec l’obligation de travailler 8 ans pour l’État. Soit, nous touchons 3 000 diram, un peu moins de 300€, et une fois la formation terminée, nous pouvons exercer où nous le souhaitons.
Récemment des facultés privées ont vu le jour. Il faut compter 13 000€ l’année. Elles sont beaucoup moins renommées, le concours d’entrée est moins exigeant et sélectif. Les meilleurs suivent donc leurs études dans les facs publiques. Ceux qui ont de l’argent et qui ont échoué dans le public vont dans le privé.
Quelle est l’offre de soins au Maroc, y a-t-il un service public et un secteur privé ?
M. : Oui, au Maroc, il y a un secteur privé : les cliniques. Le secteur public comprend plusieurs niveaux. Le premier : le CHU, c’est là où on envoie les patients compliqués, là où les résidents et les internes se forment. Ce sont les structures qui ont le plus de moyens. Ensuite il y a les CHR : centre hospitaliers régionaux, ils bénéficient aussi de moyens mais pas autant que les CHU. Viennent ensuite les centres hospitaliers périphériques (CHP), et les centres de santé. Il y a eu beaucoup d’investissements ces 20 dernières années dans la santé, mais l’argent est mal réparti, les CHU ont tout et les autres presque rien.  
Un médecin qui souhaite poursuivre une carrière universitaire exerce à l’hôpital. Pour le profit, il faut aller dans une clinique. Et certains font leur choix en fonction de la ville dans laquelle ils souhaitent vivre.
Quel est le salaire moyen d’un médecin ?
M. : À l’hôpital c’est au cas par cas, cela dépend des spécialités. Pour ceux qui commence c’est 12 000 diram, 1 200€. Un jeune spécialiste en début de carrière c’est 16 000 diram, 1 600€. La revalorisation des médecins hospitaliers est assez récente, un an, avant ils touchaient 8 000 diram, un peu plus de 800€. Ce qui n’est pas énorme.   
Quel est le salaire minimum/median dans votre pays ?
M. : Le SMIC est entre 2 500 et 3 000 diram, soit en 250 et 300€.
Combien coûte une consultation en ville ?
M. : Dans le libéral c’est autour des 250 diram, 25€, sans examen complémentaire. Les consultations chez un professeur spécialisé sont plus chères.
https://www.whatsupdoc-lemag.fr/article/en-republique-dominicaine-les-medecins-revent-de-travailler-dans-le-public-mais-il-faut
Comment les soins sont-ils pris en charge ?
M. : Avant il y avait le « ramed » une couverture sanitaire pour les personnes à faible revenu, la Cnss et la Cnops pour les salariés et les fonctionnaires. Depuis peu le gouvernement a décidé d’uniformiser tout cela avec l’AMO (Assurance Médicale Obligatoire) pour tous.   
Diriez-vous que le système de santé fonctionne bien dans votre pays ?
M. : Il y a une pénurie de médecins. Il y a un problème d’organisation. Dans les CHU, nous avons des professeurs et directement en dessous des résidents. Il n’y a pas de médecins qui font le lien entre les deux. Or les professeurs ne peuvent pas former les internes, les résidents et s’occuper des patients.
Il y a un deuxième problème de fond organisationnel. Par exemple, en France, il y a des réunions pluridisciplinaires. Chacun connaît bien son rôle, il y a une répartition des tâches. Nous sommes encore bien loin de ce genre de chose. Les médecins ne sont pas assez spécialisés et organisés entre eux.
On ne peut pas laisser aux résidents la tâche de mener le service, faire les gardes seuls …
Il y a aussi une grande disparité entre les CHU et les autres installations hospitalières. Vous pouvez aller dans un hôpital régional, l’ECG ne fonctionne pas, il manque la majorité des médicaments primaires. Il faudrait mettre les différentes ressources sur un pied d’égalité entre les différentes structures hospitalières.
Enfin au Maroc, il y a une atmosphère toxique dans les services. Un résident s’est suicidé, à Casablanca, récemment, à cause du harcèlement moral très important, que ce soit par les professeurs ou même les résidents qui les précèdent de quelques années.
Y a-t-il quelque-chose qui fonctionne particulièrement bien dans le système de santé ?
M. : Les études sont gratuites. Mine de rien cela donne ses chances à tout le monde. Le jeune médecin marocain a beaucoup d’autonomie ce n’est pas le cas partout.  
Y a-t-il une fuite des médecins vers l’étranger ?
M. : Il y a deux ans, une étude a révélé que 70% des lauréats de la faculté de Casablanca comptaient aller exercer à l’étranger ce qui pose un vrai problème. La plupart souhaitent aller en Allemagne. La procédure pour y aller est simple. Les médecins sont mieux payés et bénéficient d’une bonne formation. Il y a une grande diaspora marocaine à l’étranger. Ils partent en espérant trouver mieux derrière la Méditerranée. Ils veulent être des grands médecins, faire de la recherche…
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