Le Maroc et l'Espagne relancent le projet d'unification du détroit de … – Atalayar
Lundi, 8 mai 2023
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PHOTO/ARCHIVO – Vue satellite du détroit de Gibraltar, du sud de l'Espagne et du nord du Maroc
L’holographie complexe du détroit de Gibraltar a toujours été un obstacle au projet de relier les deux continents – l’Europe et l’Afrique – qui, pendant des décennies, a été une étape démesurément compliquée. Situé au milieu de deux plaques tectoniques avec des tremblements de terre fréquents, bien que de moindre intensité, le détroit a toujours été un point stratégique en termes de commerce et de transport commercial, d’afflux d’immigrants qui le traversent à la recherche de meilleures opportunités en Europe, et un point militaire clé, comme le démontre l’installation de la base navale de Rota (NAVSTA) à usage militaire américain, l’une des plus importantes pour Washington.
La réactivation du projet découle de la réunion de haut niveau (HLM) qui s’est tenue les 1er et 2 février entre les exécutifs espagnol et marocain. Au cours de cette réunion, les deux pays ont réaffirmé leur engagement à faire avancer les études sur le projet de liaison fixe pour relier les deux rives, qui ne sont séparées que par 14 kilomètres.
Les bénéfices économiques générés par la liaison entre la péninsule et le continent africain pourraient atteindre des chiffres qui supplanteraient d’autres enclaves européennes d’importance vitale, telles que la liaison entre le Royaume-Uni et la France via l’Eurotunnel qui traverse la Manche. Les télécommunications, le transport de marchandises et la création potentielle d’un réseau ferroviaire intercontinental sont les prétextes les plus rêvés par La Moncloa et Rabat, qui pourraient devenir plus qu’une réalité dans quelques années.
La 43e réunion télématique de la commission mixte hispano-marocaine du projet de liaison fixe du détroit de Gibraltar a été coprésidée par la ministre des Transports, de la Mobilité et de l’Agenda urbain, Raquel Sánchez, et le ministre marocain des Infrastructures et de l’Eau, Nizar Baraka. Lors de l’ouverture de la commission, la ministre a confirmé que ” le fait que, 14 ans plus tard, depuis Tanger en octobre 2009, nous promouvions conjointement les études d’un projet de la plus grande importance géostratégique pour nos pays et pour les relations entre l’Europe et l’Afrique, est d’une grande importance politique “.
La réunion a également salué le travail conjoint réalisé depuis 2009 par l’homologue marocain de la société espagnole chargée des études, SNED, et la société espagnole commanditaire des études, Secegsa. “Nous entamons donc une nouvelle étape dans la relance du projet de liaison fixe à travers le détroit de Gibraltar, que nous avons commencé en 1981, avec l’aide de nos deux entreprises, Secegsa et SNED “, a déclaré Raquel Sánchez.
Le plan de travail prévoit, entre autres, d’étudier la faisabilité des fondations d’une galerie de reconnaissance destinée à déterminer les particularités géomécaniques de la croûte océanique. La Secegsa, en tant que société anonyme, a pour objet exclusif la réalisation d’études ; elle ne réalise jamais les travaux. Ces études sont généralement réalisées en collaboration avec la SNED, son homologue marocaine. Ces deux organismes ont été créés en 1981. Leur construction future nécessiterait un nouvel accord bilatéral avec le Maroc, comme le prévoient les conventions internationales en vigueur en la matière.
La réunion s’inscrit dans le cadre de l’activation de la Secegsa, qui a été chargée de réaliser les études nécessaires pour évaluer la faisabilité d’une liaison fixe intercontinentale pour le transport de l’énergie et les communications, après une période sans dotation budgétaire correspondante. Pour mettre à jour les études relatives au projet, 2,3 millions d’euros de fonds européens seront affectés au Plan de redressement, de transformation et de résilience (RRRP). À l’issue du comité mixte, les deux parties soutiennent la visibilité du projet et se sont engagées à se pencher sur l’élaboration d’une stratégie globale et d’un plan de travail pour les trois prochaines années.
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