Electricité au Maroc durant le 3e trimestre 2022 et état de la … – Ecoactu
Nous présentons et commentons les chiffres de l’électricité du troisième trimestre de 2022 et terminons en expliquant les raisons qui ont fait que ni la continuité de service électrique ni ses prix n’ont été affectés.
Sauf quand spécifiquement mentionné, les sources de données sont strictement officielles :
OFFRE ET DEMANDE D’ÉLECTRICITÉ DURANT L’ÉTÉ 2022 AU MAROC
Contrairement aux pays européens, pour lesquels les difficultés de la satisfaction de la demande électrique sont encore à venir durant les prochaines semaines d’hiver, les pires périodes de 2022 du Maroc sont déjà passées pendant l’été. En effet, les différences météorologiques font que les maximums de la demande électrique coïncident avec ceux des besoins en chauffage hivernal des locaux en Europe alors qu’au Maroc, ils coïncident plutôt avec les besoins en refroidissement estival.
Les données rapportées dans le Tableau 1 sont celles du Maroc pour le trimestre d’été durant lequel la demande est usuellement maximale : 13 fois en juillet, 5 fois en août (dont 2022) et une seule fois en septembre sur les 20 dernières années.
Tableau 1 Demande et offre d’électricité du troisième trimestre de 2022 comparé à ceux des trois années précédentes
Durant le troisième trimestre 2022, pour satisfaire la croissance de la demande en électricité nette appelée de +5.2% par rapport à 2021 (+584 GWh), on a dû faire appel à plus d’imports (+489 GWh) car la production nette locale aurait n’augmenté que de 0.8% (+89 GWh). Mais cette augmentation aurait été réalisée :
PROTECTION DES ABONNÉS DU MAROC CONTRE COUPURES ET HAUSSES DE PRIX
L’évolution 1980-2021 des capacités de production et de la production effective annuelle de l’ONEE et des opérateurs privés sont montrées dans la Figure 1.
A fin 2021, l’historique décrit par la Figure 1 a fait entrer le Maroc à l’aube 2022 :
Figure 1 Evolution des capacités de production et de la production effective de l’ONEE et des opérateurs privés
Les concessionnaires privés ne sont pas à même de produire significativement plus d’énergie électrique puisque des contrats « take-or-pay » imposent déjà à l’ONEE-BE d’enlever toute celle que ces opérateurs seraient à même de produire. Toutefois, même en ignorant les possibilités d’import d’électricité (1’400 MW de capacité d’interconnexion hors Algérie), il n’en reste pas moins que les capacités de l’ONEE seraient à même de satisfaire le complément indispensable pour satisfaire les besoins de 2022 qui ne devraient probablement dépasser ni 7’000 MW en puissance maximale, ni 42’000 GWh en électricité nette appelée. Donc, sauf défaillance technique majeure, il n’y a, pour l’instant, pas à craindre de coupures majeures dans le pays et il semble bien que l’ONEE-BE, malgré la sous-utilisation de ses moyens de production, les a mieux maintenus que EDF ne l’a fait avec son parc de centrales nucléaires…
La Figure 2 montre les livraisons assurées par « l’opérateur système » qu’est l’ONEE-BE. Celles-ci sont :
Figure 2 Evolution de la segmentation des livraisons de l’ONEE
Avec cette répartition approximative actuelle de 50/40/10, le statut « d’acheteur unique » de l’ONEE-BE lui impose aussi de vendre l’électricité à des prix fixés depuis 2018 par le contrat – programme signé avec l’Etat en 2014. Ceci fait que tant que ces prix ne sont pas revisités, l’Etat sera tenu de faire appel à l’argent du contribuable pour combler les déficits, énormes, que subit l’ONEE-BE dans le cadre de ce statut « d’acheteur unique« . Ceci ne pourra se faire ni indéfiniment, ni quel qu’en soit le coût.
Par Amin BENNOUNA (sindibad@uca.ac.ma)
Références
[1] Banque Mondiale, https://donnees.banquemondiale.org/pays/maroc?view=chart
[2] Royaume du Maroc, Ministère de l’Energie, des Mines et de l’Environnement, Portail des statistiques de l’Observatoire Marocain de l’Energie (OME), https://www.observatoirenergie.ma/data/
[3] Royaume du Maroc, Ministère de l’Economie, des Finances, et de la Réforme de l’Administration, Direction des Etudes et des Prévisions Financières (DEPF), Notes de Conjoncture, http://depf.finances.gov.ma/etudes-et-publications/note-de-conjoncture/
[4] Royaume du Maroc, Ministère de l’Economie, des Finances, et de la Réforme de l’Administration, Direction du Trésor et des Finances Extérieures (DTFE), Notes de Conjoncture, https://www.finances.gov.ma/fr/Nos-metiers/Pages/notes-conjoncture.aspx
[5] Royaume du Maroc, Bank Almaghrib, Revue de la Conjoncture Economique, http://www.bkam.ma/Publications-statistiques-et-recherche/Documents-d-analyse-et-de-reference/Revue-de-la-conjoncture-economique
[6] Haut Commissariat au Plan, Annuaire Statistique du Maroc, Version électronique après 2013 https://www.hcp.ma/downloads/Annuaire-statistique-du-Maroc-version-PDF_t11888.html, Version papier ou scannées avant 2013 https://cnd.hcp.ma/
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