A Ramat Hasharon, les fractures de la société israélienne – Le Monde
La Banque centrale européenne augmente ses taux d’intérêt de 0,25 point, septième hausse depuis juillet 2022
Jeux vidéo : le Royaume-Uni se met en travers de la fusion de Microsoft et Activision
Assemblées générales : « ONG et actionnaires appellent à des objectifs climatiques plus ambitieux »
« La course à l’intelligence artificielle et la course au métavers connaissent toutes deux un faux départ »
Comment la France réchauffe le climat ?
Turquie : qui est Kemal Kiliçdaroglu, l’homme qui veut remplacer Erdogan ?
Chine-Taïwan : la guerre est-elle inévitable ?
Pillés par des bateaux étrangers, les poissons africains deviennent trop chers pour les Sénégalais
A gauche, le problème Mélenchon
La fermeture du réseau cuivre d’Orange, un enjeu national
La « bordélisation », un rappel à l’ordre qui amplifie la tension
Enfants et écrans : « La loi est indispensable quand les bonnes intentions ne suffisent plus »
Au Festival de Cannes, autour de Ruben Östlund, un jury rajeuni
« Caisse 19 » : Claire-Louise Bennett fait parler ses ombres
« Pfizer : qui a peur du grand méchant labo ? » : « Complément d’enquête » explore la face cachée des Big Pharma
Le Centre Pompidou, fermé pendant cinq ans pour travaux, cherche des locaux et des financements
Ces stylistes qui rhabillent le rap français : « On peut m’appeler le dimanche soir et me demander 19 looks à sortir pour le mardi »
Près de Lille, des couteaux bien moulés
Gastronomie : bain de jouvence pour le poisson
Enfants et écrans : « La loi est indispensable quand les bonnes intentions ne suffisent plus »
Services Le Monde
Services partenaires
Service Codes Promo
Suppléments partenaires
Temps de Lecture 9 min.
Article réservé aux abonnés
ReportageDes juifs fondamentalistes sèment la discorde dans cette banlieue riche de Tel-Aviv. Un concentré des déchirements provoqués par l’arrivée de la nouvelle coalition de droite au pouvoir.
Près de Ramat Hasharon, une banlieue huppée du nord de Tel-Aviv, des dizaines d’Israéliens manifestent, le 19 avril, devant la villa du principal actionnaire de la très à droite chaîne 14. Ils dénoncent « une chaîne empoisonnée ». « C’est un nid de menteurs », assure l’un des organisateurs, Benny Zweig, qui demande à l’Etat de la fermer.
Le journal du soir de la chaîne 14 occupe le second rang des audiences nationales. Ses talk-shows versent à l’occasion dans le complotisme. Un intervenant a insinué récemment que la CIA, le renseignement américain, guidait en sous-main les manifestants qui déferlent sans cesse dans les rues d’Israël depuis janvier, pour protester contre le projet de réforme de la justice du premier ministre, Benyamin Nétanyahou.
Selon les éditorialistes de la chaîne 14, la droite a beau être de retour au gouvernement depuis décembre 2022, elle n’est toujours pas au pouvoir. Ils dénoncent les « élites » qui « ont volé » les élections, vilipendent un supposé « Etat profond », peuplé de juifs ashkénazes (originaires d’Europe orientale) « globalisés », qui interdirait au « peuple » de droite de remodeler le pays à son image. Face à la coalition gouvernementale rassemblant conservateurs, ultraorthodoxes et suprémacistes juifs se dresse un pays plutôt laïque, qui se rêve en démocratie libérale occidentale – passant sous silence le régime militaire qu’Israël perpétue dans les territoires palestiniens occupés depuis 1967.
Les quatre derniers mois ont porté cette guerre culturelle à l’incandescence. Mais à Ramat Hasharon, les deux camps s’affrontent sans merci depuis des années. Certains manifestants ce 19 avril luttent depuis une décennie contre le propriétaire de la chaîne 14, Yitzchak Mirilashvili. Ce trentenaire né à Saint-Petersbourg, arrivé en Israël lorsqu’il était enfant, est le cofondateur du réseau social russe VKontakte. Il est aussi le fils d’un oligarque russe, juif originaire de Géorgie, dont le magazine américain Forbes estime la fortune à 2,5 milliards d’euros. A Ramat Hasharon, M. Mirilashvili a financé l’implantation d’une colonie religieuse, qui sème la discorde dans l’une des cités les plus riches, les plus laïques et les plus marquées à gauche du pays. Cette guerre résume les luttes intestines où tout Israël s’abîme aujourd’hui.
Chanania Rachel est un barbu avenant. Chaque vendredi soir, devant sa famille réunie autour de la table de shabbat, il convoque le souvenir de la mer, du silence dans le hameau où il est né, au Goush Katif, un « bloc » de colonies que l’armée défendait dans la bande de Gaza. Chanania et les siens l’ont quitté la mort dans l’âme à l’été 2005, comme tous les colons de l’enclave palestinienne, sous l’ordre de l’ex-premier ministre Ariel Sharon.
Il vous reste 81.49% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.
Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois
Ce message s’affichera sur l’autre appareil.
Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.
Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).
Comment ne plus voir ce message ?
En cliquant sur « » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.
Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?
Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.
Y a-t-il d’autres limites ?
Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.
Vous ignorez qui est l’autre personne ?
Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.
Lecture restreinte
Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article
Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.
à partir de 10,99 € 5,49 € par mois
Newsletters du monde
Applications Mobiles
Abonnement
Suivez Le Monde