Industrie du livre scolaire marocain : Une manne permanente pour … – Maroc Hebdo
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L’industrie du livre scolaire marocain est confrontée à plusieurs défis. Après la mainlevée de la tutelle sur la conception du manuel scolaire, l’anarchie s’est instaurée. Certaines maisons d’édition profitent de cette situation depuis vingt ans maintenant au détriment de l’économie nationale.
Le Conseil de la concurrence, dans son récent avis publié à la fin du mois de septembre 2023, a examiné l’environnement concurrentiel dans lequel évolue l’industrie du manuel scolaire au Maroc. L’institution, présidée par Ahmed Rahhou, a identifié une situation de rente dont un groupe de maisons d’édition bénéficie depuis deux décennies. Ces maisons d’édition détiennent 53% des parts de marché!
Le document émis par cette institution explique cette tendance par l’ouverture de l’édition du livre scolaire à la concurrence. Car avant l’année 2000, le manuel scolaire était unique et appartenait au ministère de l’Éducation nationale. Cependant, après la révision de la charte nationale d’éducation et de formation en 2022, des maisons d’édition ont profité de la libéralisation du marché sans qu’un effort ne soit engagé pour améliorer le contenu. Joint par nos soins, Tarik Lallouch, président du Groupement marocain des métiers de l’impression, estime que le livre scolaire devrait être la propriété de l’Etat. Selon lui, dans la configuration actuelle, les maisons d’édition monopolisent le marché et profitent chaque année des droits d’auteur. “Le livre scolaire est la possession du ministère de l’Éducation nationale. Il ne faut pas qu’il soit un produit propre à la maison d’édition. Il y a des droits d’auteur, oui. Mais cela ne devrait pas lui conférer le droit de profiter chaque année de cette rente”, affirme-t-il.
Imprimeurs étrangers
M. Lallouch met en évidence le recours par certaines maisons d’édition à des imprimeurs étrangers pour la production des manuels scolaires marocains. Il souligne les conséquences néfastes de cette chaîne de valeur sur l’économie nationale et les imprimeurs locaux, d’autant plus que l’État finance l’opération «Un million de cartables». Il exprime également sa consternation face au fait que les livres scolaires, financés par des fonds publics, sont imprimés à l’étranger.
Par ailleurs, il est noté que le manuel scolaire ne fait pas l’objet de travaux créatifs ou innovants. De plus, le contenu imprimé dans les livres ne s’adapte pas aux évolutions technologiques. En ce sens, il est recommandé d’introduire de nouvelles conceptions en phase avec les tendances technologiques actuelles. Car, d’après la même source, la conception du livre scolaire repose sur un modèle de conception classique qui n’introduit quasiment pas d’outils auxiliaires comme par exemple les CD et les clés USB.
M. Lallouch exprime par ailleurs ses réserves quant à l’adoption du numérique comme alternative au livre scolaire. Il souligne qu’il est nécessaire d’intégrer le numérique, mais que cette évolution ne devrait pas être suivie au détriment du papier. Pour étayer ses propos, il donne l’exemple des pays scandinaves qui ont opté pour le numérique comme solution de rechange, mais qui sont finalement revenus au livre papier.
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