Séisme d'Al Haouz: les influenceurs surfent sur la vague – Hespress Français
Le séisme d’Al Haouz a ravagé le Maroc et entraîné la mort d’à peu près 3.000 personnes. Une situation qui ne laisse personne indifférent, c’est pour cela que de nombreux créateurs de contenus ont voulu participer à cet élan de solidarité. En partageant stories, photos et lives, certains surfent sur la vague pour les bénéfices d’Adsense et pour se faire plus de notoriété.
Sur les réseaux sociaux, ils exercent leur travail, les stories suivies par des jeunes gens épatés par un lifestyle «parfait» coulent à flot. Dotés d’une éloquence et d’un train de vie auquel aspirent leurs followers, ces influenceurs vendent du rêve.
Ces créateurs de contenus ont fait du séisme qui a frappé le Maroc la nuit du vendredi 8 au samedi 9 septembre 2023, la région d’Al Haouz, un terrain fertile pour surfer sur la vague et montrer leur générosité face à la souffrance, filmée, colorée et filtrée des survivants.
Suivis par des milliers d’abonnés, souvent des jeunes, ces influenceurs partagent de conseils dans tous les domaines : cosmétique, mode, nutrition et études.
Aujourd’hui, en voulant surfer sur la vague, certains de ces créateurs de contenu n’ont pas hésité une seconde pour prendre leur véhicule et leurs caméras pour filmer des scènes des sinistrés qui ont tout perdu.
Avec un seul et unique objectif, créer du contenu pour leurs chaînes, en portant le masque de la générosité et la solidarité, ces influenceurs filment leurs actions caritatives en se vantant devant leur téléphone portable.
Pire encore, certains diffusent les images et vidéos des enfants sinistrés sur les réseaux sociaux sous prétexte d’un appel à la solidarité.
Cette nouvelle tendance a fait sortir les associations et d’autres créateurs de contenus de leurs gonds. Ils appellent à présent au retour de ces derniers vers leurs villes pour évacuer les embouteillages et permettre aux autorités compétentes d’accéder aux zones lointaines, surtout en cette période de week-end où tout le monde semble avoir pris la destination des zones sinistrées.
Des centaines de bénévoles ont afflué vers ces régions et parmi eux, des influenceurs des réseaux sociaux poussés par leur boulimie d’avoir le maximum d’abonnés, de likes et de commentaires en usant de cette tragédie qui mobilisé tout le peuple marocain.
Face à cette tendance, des phénomènes étranges ont surgit et n’ont pas manqué de faire réagir. Il s’agit notamment de craintes que certains adultes malintentionnés exploitent ce contexte comme une opportunité pour commettre des agressions sexuelles, kidnapper des enfants ou encore prendre des jeunes filles sous couvert de bienfaisance pour en faire des aides ménagères, ou encore les épouser en profitant de leur détresse et leur situation défavorisée.
Les autorités ont été rapides pour réagir suite à la publication de certains contenus incitant à épouser des jeunes filles issues de ces villages et de profiter de leur « chair fraîche » et leur manque de moyens pour éviter de payer la dot du mariage et autres dépenses liées au mariage avec les filles citadines.
En 2016, le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF) a instauré un ensemble de principes sur la manière dont les problèmes des enfants peuvent être traités sans toucher leur dignité.
L’utilisation de photos d’enfants pour transmettre l’horreur de la tragédie d’Al Haouz doit se faire avec prudence et respect de l’éthique professionnelle, elles peuvent être utilisées pour éveiller l’opinion publique sur l’ampleur de la catastrophe.
Il convient de noter que de nombreux psychologues et experts pédagogiques s’attendent à ce que la tragédie laisse un grave impact psychologique sur les enfants, en particulier ceux vivant dans les zones les plus proches de l’épicentre du séisme.
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