Miloudi Moukharik: 'Le gouvernement ne doit pas jouer le jeu du … – Maroc Hebdo
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La Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) rejette l’augmentation du SMIG prévue pour ce début de septembre 2023. Quelle est votre réaction par rapport à cela?
Miloudi Moukharik: Il y a un accord signé avec le chef du gouvernement qui prévoit une hausse du SMIG en deux tranches. La deuxième devait être effective à partir du 1er septembre 2023. Or, le patronat a refusé d’honorer ses engagements sous divers prétextes, dont la nécessité de la promulgation de la loi sur la grève. Cette conditionnalité n’était pas prévue dans l’accord actant le dernier round du dialogue social, fin avril 2023. La hausse du SMIG et les textes relatifs au code du travail, dont le droit de grève, sont deux sujets distincts. Nous attendons donc la réaction du gouvernement, notamment le ministre de l’Emploi qui doit sortir un décret stipulant cette hausse du SMIG. Il en a l’obligation légale. Le gouvernement ne doit pas jouer le jeu du patronat.
Cette hausse de 5% du SMIG est-elle suffisante au vu du renchérissement du coût de la vie?
En tant que centrale syndicale, nous considérons que la hausse du SMIG ne compense nullement les hausses successives des prix. On a vu les prix des produits pétroliers augmenter de manière soutenue ces dernières semaines avec tout ce que cela engendre comme hausses des produits et services. Les prix des produits alimentaires, légumes et autres, ont atteint des sommets. A l’UMT, nous considérons que pour survivre et seulement survivre, le salarié doit toucher un SMIG de 5.000 dirhams. Nous attendons l’invitation du gouvernement pour le round de septembre 2023 du dialogue social. Un round qui, nous l’espérons, sera fructueux. Comme vous le savez, il intervient alors que le gouvernement finalise le projet de loi des finances et nous comptons défendre nos propositions pour qu’elles soient prises en compte dans ce projet.
Qu’est-ce que vous comptez proposer justement?
Nous allons mettre sur la table la nécessaire revalorisation des salaires de manière à ce que le salarié puisse vivre dignement. Le SMIG actuel n’est plus défendable puisqu’il est loin, voire très loin de répondre au coût de la vie. Nous allons demander des réponses concrètes et avec des effets immédiats. Parmi ces réponses, la révision à la baisse des impôts sur les salaires. Nous sommes le seul pays du pourtour méditerranéen avec un taux d’imposition sur les salaires de 38%. C’est de l’injustice fiscale pure et dure. D’autant plus que les salariés sont la seule catégorie qui paie ses impôts de manière régulière puisqu’ils sont taxés à la source. Et pour revenir à cette question du droit de grève, nous refusons l’approche à laquelle a eu recours le gouvernement, à savoir préparer un texte sans consulter les centrales syndicales. Résultat : le texte qui nous est proposé et devant régir le droit de grève relève plus du corpus du droit pénal que social.
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