Quand un souverainiste de la droite française ose le Maroc et son … – Hespress Français
Paul Melun, un jeune essayiste souverainiste français mais néanmoins auteur de plusieurs ouvrages, a indiqué que « la France avait tort de ne pas s’attarder suffisamment sur les relations diplomatiques qu’elle entretenait avec le Maroc ». Selon lui, « les relations diplomatiques franco-marocaines se sont dégradées depuis 2017, et ont même tourné au fiasco en 2023, lorsque le Maroc démentait des propos du président de la République française, Emmanuel Macron, en assénant que « les relations ne sont ni bonnes ni amicales, pas plus entre les deux gouvernements qu’entre le Palais Royal et l’Élysée ».
S’adressant dans une tribune publiée par le magazine “Entreprendre“, Paul Melun indique que les tensions entre les deux pays sont dues à “trois irritants majeurs“ : le refus continu de la France de s’aligner sur les positions américaines, espagnoles et désormais israéliennes concernant la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, les restrictions drastiques de visas octroyés aux Marocains par la France en 2022 et le manque de coopération du Maroc dans l’accueil de ses nationaux déboutés du droit d’asile en France.
Pour l’auteur, qui écrit également pour la revue souverainiste créée en 2020 par le philosophe Michel Onfrey “Front Populaire“ (mook trimestriel qui séduit surtout l’extrême droite française) et intervient régulièrement dans des médias de la tendance, comme la chaîne de télévision Cnews, « ces dissensions sont regrettables au regard de la coopération fructueuse que la France pourrait entretenir avec le Maroc dans nombre de domaines : renseignement militaire dans la lutte contre le terrorisme islamiste en Afrique de l’Ouest et au Sahel, maîtrise des flux migratoires et facilitation des expulsions des déboutés du droit d’asile et création de vastes consulats français au Maroc ayant pour objet d’examiner en amont les demandes d’asile afin de prévenir les départs d’immigrés clandestins ainsi que le développement de ponts économiques et culturels avec le Royaume, qui se positionne comme le principal pont entre l’Europe et l’Afrique.
Cela dit, l’approche du “entre les deux mon cœur balance“ de Melun est quelque peu approximative dès lors qu’il aborde les relations tant avec l’Algérie qu’avec le Maroc. Il aurait eu quelques ratés chemin faisant, dont celui-ci, « prendre position en faveur du Maroc sur la question du Sahara occidental reviendrait à enterrer tout espoir d’amélioration avec le gouvernement algérien, qui soutient sans équivoque, le front polisario dans sa lutte acharnée » de séparatistes, compléterions-nous. Pour le souverainiste, c’est la réponse du « pragmatisme qui devrait guider toute décision en matière de relations internationales ».
Aussi on appréciera sans aller plus loin sa vision étriquée, qui ne parle que d’immigration et de refoulement. « Les relations tant avec l’Algérie qu’avec le Maroc sont au point mort, ce qui rend impossible toute coopération migratoire – aussi bien concernant la maîtrise des départs d’Afrique vers l’Europe qu’en matière d’exécution des obligations de quitter le territoire français. Sachant qu’il est impossible d’améliorer nos relations simultanément avec les deux pays, puisque cela implique de prendre position sur l’épineuse question du Sahara occidental, il sera toujours plus efficace de bâtir une étroite coopération avec l’un des deux gouvernements. Or, le choix se porte aisément sur le Maroc, considérant, d’une part, le tropisme structurellement anti-occidental et surtout anti-français du gouvernement algérien et, d’autre part, l’incompétence de son administration et l’instabilité politique du pays », a-t-il avancé pour soutenir sa thèse selon laquelle, il ferait mieux de se rabibocher avec le Maroc.
La nécessité d’une amitié franco-marocaine relève « des intérêts fondamentaux de la nation française tant en matière migratoire que sécuritaire », dira-t-il un peu plus loin. Encore que de l’autre côté de la rive après avoir pesé le pour et le contre de la chose on puisse avaler la couleuvre, ce qui pour l’heure n’est pas une réalité. Pour l’essayiste de la droite souverainiste cela « ouvrirait également à la diplomatie de nombreuses perspectives d’influences en Afrique dans le but de contrer les puissances russe et chinoise qui, tels des marchands de sommeil, exploitent le sentiment anti-français pour prendre le contrôle des économies africaines les plus vulnérables. L’Afrique ne lui en déplaise n’est plus celle dormante de De Gaulle, elle s’éveille et prend conscience de toute sa puissance.
Niais et parfois peu au courant sur certaines réalités du terrain en Afrique, il en omet au passage les Turcs, les Etats-Unis, l’Allemagne, Israël… Et à propos de cet Etat, il dira que : « Le 18 juillet, Israël franchissait le Rubicon dans ses relations diplomatiques avec le Maroc en reconnaissant la « marocanité » du Sahara occidental. Alors que les relations franco-marocaines sont au point mort, il est grand temps que la France sorte de son ambiguïté sur la question et reconnaisse, elle aussi, le Sahara occidental comme partie intégrante du territoire du Maroc ». Ouais ! C’est-là peut-être l’une des rares vérités du texte que l’on peut volontiers, lui accorder.
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