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Deux hommes tués par des garde-côtes algériens : la frontière avec le Maroc, une zone dangereuse – Le Parisien

C’est un drame qui fait resurgir un conflit ancien. Ce mardi, quatre vacanciers ont effectué une sortie en jet-ski depuis Saïdia, une ville côtière marocaine. Ils se sont retrouvés dans les eaux territoriales algériennes, et des garde-côtes leur ont tiré dessus.
Deux d’entre eux, un Franco-marocain et un marocain, ont été tués. Une troisième personne, franco-marocaine, a été arrêtée par les garde-côtes algériens avant d’être présenté le lendemain devant un procureur. Un fait divers loin d’être anodin puisqu’il met une nouvelle fois en lumière le conflit entre ces deux pays voisins.
Pour le moment, ni l’Algérie ni le Maroc n’ont publiquement réagi au drame. Mais entre ces deux pays, les relations ne sont pas au beau fixe. En effet, leurs frontières sont fermées depuis 1994, à la suite de l’attentat de Marrakech. En 2021, l’Algérie a rompu ses liens diplomatiques avec le Maroc. Seul signe positif : la dernière allocution radiotélévisée de Mohammed VI le 29 juillet. Lors de cette prise de parole, le roi du Maroc a souhaité « un retour à la normale » avec l’Algérie.
Au cœur du conflit ? Le territoire du Sahara occidental, considéré comme non autonome par l’ONU et dont plus de deux tiers sont contrôlés par le Maroc. Récemment, Israël comme les États-Unis ont reconnu la souveraineté de Rabat sur ces terres. Le royaume marocain demande régulièrement l’installation d’un consulat dans la ville de Dakhla.
Pour Brahim Oumansour, chercheur associé à l’Iris, la reconnaissance de « cette souveraineté a été opérée par Donald Trump » à la fin de l’année 2020, déclare-t-il sur le site de l’Institut. Ce qui a eu pour conséquence de durcir les relations entre les deux pays. Sur le terrain, l’opposition du Front Polisario, soutenu par l’Algérie, réclame un référendum d’autodétermination sous l’égide de l’ONU. Et depuis 2020, il n’existe plus aucun cessez-le-feu entre ces indépendantistes et Rabat.
Mais d’autres dossiers divisent ces deux pays. D’abord, la question kabyle. Le Maroc s’est récemment déclaré en faveur de ce qu’il considère être le droit à l’autodétermination du peuple kabyle, à l’opposé des positions d’Alger. Ensuite, Pegasus. Cette affaire d’espionnage « ciblant de hauts responsables algériens, accompagnée par d’autres déclarations de diplomates marocains jugées « hostiles » par Alger, a poussé cette dernière à rompre les relations diplomatiques et fermer son espace aérien avec son voisin en août 2021 », écrit Brahim Oumansour dans une note.
Lors des incendies meurtriers qui ont ravagé le nord du territoire algérien en août 2021, le Maroc a été accusé par son voisin « d’actes hostiles ». La présidence algérienne avait alors annoncé « la révision des relations entre les deux pays et l’intensification des contrôles sécuritaires aux frontières Ouest ».
En 2021, Haoues Seniguer, maître de conférences en sciences politiques à Sciences-Po Lyon et chercheur à l’ENS, expliquait déjà au Parisien que les relations étaient « tendues depuis de longues années », en évoquant la guerre des Sables en 1963 au sujet des frontières entre les deux pays. Un conflit « qui a laissé des traces ».
Les frontières aériennes entre les deux pays restent néanmoins ouvertes. Aujourd’hui, c’est la seule façon de voyager d’un pays à un autre en toute légalité. Des médias locaux rapportent régulièrement des passages entre l’Algérie et le Maroc la nuit. Des situations particulièrement dangereuses puisque les personnes sont exposées aux militaires marocains, algériens et aux indépendantistes du Front Polisario.
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