Cette incroyable technologie récupère l'eau du brouillard et la purifie – CNET France
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Une équipe de l’École polytechnique fédérale de Zurich a mis au point une méthode de récolte et de purification de l’eau issue du brouillard qui fonctionne exclusivement à l’énergie solaire.
Marc Zaffagni
2 min
Dans les régions à faible pluviométrie mais où le brouillard est fréquent, les habitants utilisent des filets pour capturer les gouttes d’eau. Plusieurs centaines de litres peuvent être collectés quotidiennement et servir pour boire, cuisiner et se laver. C’est le cas notamment au Maroc, à Oman, au Pérou, en Bolivie ou encore au Chili. Il y a cependant un problème important du fait de la pollution atmosphérique qui rend cette eau impropre à la consommation sans traitement préalable.
En s’inspirant de cette technique rudimentaire mais efficace, des chercheurs de l’École polytechnique fédérale de Zurich ont mis au point une méthode qui non seulement recueille l’eau du brouillard, mais la purifie dans la foulée. Il s’agit d’un filet métallique à mailles serrées recouvert d’un mélange de polymères et de dioxyde de titane. Les polymères facilitent un écoulement rapide de l’eau sur la structure afin de la récolter dans un récipient. Le dioxyde de titane agit comme un catalyseur chimique qui décompose les molécules de nombreux polluants organiques contenus dans les gouttelettes et rend l’eau potable.
L’autre grand avantage de cette innovation est qu’elle ne nécessite aucune énergie autre que le Soleil. Les ultraviolets du rayonnement solaire servent à régénérer le catalyseur. 30 minutes d’exposition suffisent pour réactiver l’oxyde de titane pendant 24 heures, expliquent les chercheurs de l’ETH. Autrement dit, ce système de collecte d’eau pourrait fonctionner dans des conditions de faible ensoleillement qui vont souvent de pair avec la présence de brouillard.
Ce collecteur de brouillard a été testé en laboratoire et dans une usine pilote. Les chercheurs disent avoir pu recueillir 8 % de l’eau contenue dans un brouillard créé artificiellement et décomposer 94 % des composés organiques qui y avaient été ajoutés. Parmi les polluants figuraient des gouttelettes de diesel extrêmement fines du bisphénol A.
« Notre système ne se contente pas de récolter le brouillard, il traite également l’eau récoltée, ce qui signifie qu’il peut être utilisé dans des zones de pollution atmosphérique, telles que les centres urbains densément peuplés », explique Ritwick Ghosh, scientifique à l’Institut Max Planck qui a participé à ce projet à l’ETH Zurich. Ces travaux ont fait l’objet d’une étude parue dans Nature Sustainability.
Du brouillard, il y a en aussi qui s’échappe des immenses tours de refroidissement des centrales électriques sous la forme de vapeur d’eau. L’équipe de l’ETH pense que son dispositif pourrait servir à collecter une partie de cette eau et de la purifier avant qu’elle ne soit renvoyée dans l’environnement.
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