Le Bac professionnel ASSP (Accompagnement Soins et Services à la Personne) permet d’obtenir un diplôme qualifiant tout en accédant rapidement au monde du travail grâce à des périodes de stage régulières. Comment se passe la formation et quelles sont ses avantages ? Rencontre avec Camille, élève de terminale en Bac pro ASSP au lycée Notre Dame de la compassion à Jouy-le-Moutier.
Propos recueillis par Pauline Dessillons
Le bac professionnel ASSP (Accompagnement Soins et Services à la Personne) forme les jeunes lycéens à assurer les soins d’accueil, d’hygiène, d’alimentation et de sécurité aux personnes dont ils ont la charge (enfants, personnes âgées, personnes en situation de handicap, dépendantes…). Cette formation ouvre des perspectives d’emploi dans le secteur de l’aide à la personne ou de la petite enfance, et permet également de poursuivre des études en santé ou en social.
Au départ je voulais plutôt me diriger vers un cursus artistique, mais finalement le programme ne me plaisait pas. De même, la filière générale ne m’attirait pas car je souhaitais échapper à une formation un peu trop « scolaire » et la voie professionnelle offrait la possibilité d’allier la théorie à la pratique. En réfléchissant bien, je savais déjà que je souhaitais me rendre utile et aider mon prochain ainsi, le choix du Bac pro ASSP était une évidence. Nous avons entre 16 et 18 semaines de stage, et certains lycées proposent même de l’alternance. Nous devons réaliser deux stages de trois semaines minimums, et le reste du temps nous sommes en cours. Les matières se divisent en deux parties : les enseignements généraux (français, histoire géographie, mathématiques…), et les enseignements professionnels. Dans ces derniers, nous retrouvons des matières telles que les sciences médico-sociales, la nutrition et l’alimentation, de la biologie…
Le Bac pro se divise en deux catégories. Nous avons des matières générales qui prennent la forme d’un CCF (Contrôle en cours de formation), c’est-à-dire que durant l’année nous passons des évaluations qui sont prises en compte dans la notation finale du Bac. Il n’y a pas de dates nationales pour cela, ce sont nos professeurs qui décident en fonction de l’avancée dans le programme. Nous avons des épreuves professionnelles, au nombre de cinq. En effet, deux sont communes à toutes les spécialités : « conduite d’un projet d’accompagnement » et « analyses de situations professionnelles ». Les trois autres varient en fonction de la spécialisation de chacun. En spécialisation à domicile, (que j’ai choisie) nous avons une épreuve d’accompagnement des actes à la vie quotidienne à domicile, organisations d’interventions à domicile, puis aménagement et équipement de l’espace privé.
Les stages sont incroyables et rendent vraiment la formation enrichissante ! Nous sommes en contact avec les autres dès le début de la formation et c’est ce que nous recherchons en choisissant un Bac professionnel. C’est le partage qui nous apporte une ouverture au monde. J’ai réalisé un stage dans une école, et à la fin les enfants m’ont tous sauté dans les bras et ne voulaient pas que je parte. C’était très émouvant. Il est vrai que nous nous attachons beaucoup aux personnes que l’on aide. Et parfois, nous nous retrouvons dans des situations un peu étranges aussi. Pour ma part, je n’en ai pas encore vécu mais une amie m’a raconté que durant son stage en EHPAD, elle avait rencontré un vieil homme kleptomane. Apparemment, le personnel passait son temps à vérifier sa chambre car il volait des chaussettes et des serviettes aux autres occupants. Alors on peut prendre la situation avec un peu d’humour, mais cela reste aussi un peu perturbant lorsqu’on sait que c’est une pathologie.
En réalité, pour valider les épreuves du Bac pro, les conseils restent les mêmes que pour réviser un Bac général. Nous devons faire des fiches de révisions, beaucoup de schémas, et savoir réexpliquer le cours avec ses propres mots pour être sûr qu’on ait bien compris. Pour les matières plus scientifiques c’est beaucoup de par cœur : sois-tu sais, sois-tu ne sais pas mais tu ne peux ni broder autour d’une idée imprécise, ni inventer.
Aussi, Il faut énormément s’accrocher car nous sommes plongés assez tôt dans le monde professionnel. Surtout en ASSP, car nous pouvons être face à des situations parfois choquantes mais la formation nous apprend à y faire face. Je ne regrette pas d’avoir choisi cette voie car nous rencontrons des personnes extraordinaires, que ce soit avec les enfants ou les personnes âgées. Certes, c’est un peu dur, mais nous apprenons beaucoup sur nous-même. Personnellement l’aspect « venir en aide à quelqu’un » et le sentiment d’être réellement utile recouvrent tous les aspects éventuellement négatifs. C’est un métier de passion, il faut le faire avec le cœur et en général les personnes que nous aidons nous le rendent bien.Pour quel(s) métier(s) êtes-vous fait ? Faites le test pour le savoir !
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