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Aux États-Unis, le prix exorbitant des études à l'université – Le Figaro

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Lors de sa campagne, Joe Biden a promis de s’attaquer à la dette étudiante qui n’en finit pas de s’alourdir devenant un véritable obstacle au lancement de la vie active des Américains.
La suppression d’une partie de la dette étudiante aux États-Unis est examinée par la Cour suprême à partir du 28 février. C’est une promesse de campagne de Joe Biden qui fait actuellement débat mais dont l’enjeu est considérable. Selon le Congressional Budget Office (CBO), au 30 juin 2022, cette dette s’élevait à plus de 1600 milliards de dollars. Ce que le président Biden souhaite, c’est de l’alléger en effaçant jusqu’à 10.000 dollars par tête pour des millions d’Américains qui gagnent moins de 125.000 dollars par année et jusqu’à 20.000 pour ceux qui bénéficient de la bourse Pell Grant, accordée aux plus démunis. La décision de la Cour suprême est attendue avant le 30 juin.
Véritable problème de société, cette dette étudiante est un important poids économique et concerne une grande partie des individus. En 2022, pas moins de 43,4 millions d’Américains ont une dette d’études. À échelle individuelle, cela représente une somme moyenne de 37.358 dollars, selon les données de la Réserve fédérale des États-Unis (Fed).
Il n’existe pas d’études gratuites aux États-Unis. Contrairement à la France où le prix d’une année à l’université publique ne dépasse pas les 170 euros en licence, le coût d’un cursus universitaire outre-Atlantique implique un réel investissement pour les étudiants et les familles américaines. Esther Cyna, maîtresse de conférences en civilisation des États-Unis à l’université de Versailles Saint-Quentin, «le prix d’une année peut varier de 30.000 à 45.000 dollars par an rien que pour une université publique».
Ces coûts exorbitants nécessitent pour la majorité de faire une demande de prêts. Ricardo Mondolfi est un étudiant en master «energy and environemnt policy» (politiques énergétiques et environnementales) à l’université de Columbia (New York). Il a dû faire un prêt de 120.000 dollars pour financer ses deux ans de master. «Pour moi, le remboursement de ma dette n’est pas réellement une source d’angoisse contrairement à d’autres jeunes de mon âge car je sais que mes études me mèneront à un poste bien payé. Néanmoins je ne peux pas me permettre de travailler dans le public, au sein du gouvernement par exemple car le privé est mieux rémunéré et me permettra de rembourser ma dette», confie-t-il au Figaro.
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Pour les trois quarts des cas, c’est l’État fédéral qui émet ces prêts. Selon la Fed, ils constituent depuis 2010 le deuxième poste d’endettement des ménages américains, après les prêts immobiliers. Pour Esther Cyna, ces sommes sont astronomiques et représentent un véritable problème, notamment pour les personnes qui se retrouvent en défaut de paiement. «Aux États-Unis, il existe un “credit score” qui est sous forme de points et reflète la fiabilité financière d’une personne. Si on ne peut rembourser ce prêt, alors une spirale d’endettement arrive avec des emprunts qui ne sont pas accordés pour acheter une maison par exemple ou qui coûtent plus cher.» Ce défaut de paiement n’est pas un phénomène minoritaire. Le Federal Student Aid estime qu’aujourd’hui, 16% des personnes endettées ne sont plus capables de payer leurs mensualités.
Ce phénomène concerne particulièrement les étudiants ayant contracté des prêts mais qui ne sont pas allés au bout de leurs études. Résultat, ils se retrouvent souvent dépourvus de diplôme et avec une dette pharaonique à rembourser. Mais «la facilité pour les étudiants à obtenir ces crédits fait que ce système peut encore continuer, alors que le coût des études est beaucoup trop élevé et difficile à supporter», explique Ricardo Mondolfi.
Le poids de la dette est d’autant plus important qu’il s’accroît au fil des années. La cause, une flambée des prix de l’enseignement supérieur. Cette hausse du prix des universités est liée à deux phénomènes : la baisse des subventions de l’État et l’augmentation du nombre d’étudiants dans le secondaire. Pour Esther Cyna, «un véritable marché lucratif s’est développé et l’inflation est aujourd’hui incontrôlée, avec des prix qui augmentent tous les ans». Ainsi, pour répondre à une demande étudiante toujours plus importante, de nouveaux établissements privés ont vu le jour et un marché concurrentiel est né. Campus luxueux, professeurs de renom avec des salaires plus qu’attractifs… «Les universités américaines proposent des prestations beaucoup plus fournies que celles en France avec d’importants investissements dans le personnel, les laboratoires de recherche», poursuit Esther Cyna. Tout est fait pour obtenir la meilleure réputation.
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En parallèle, les politiques néolibérales marquées par la présidence de Reagan dans les années 80 et qui se sont perpétuées les décennies suivantes, ont organisé le retrait de l’État dans le financement de ces universités. Elles ont donc augmenté les frais de scolarité pour compenser cette baisse de rentrée d’argent. Les parts de financement à la charge des étudiants sont passées de 25% en moyenne en 1990 à 60% aujourd’hui.
Joe Biden tient donc à honorer sa promesse de campagne pour sortir de l’eau ces étudiants les plus précaires. Mais la mesure divise. D’un côté, la facture qui est estimée à 400 milliards de dollars est très critiquée par les Républicains qui voient rouge pour les caisses. De l’autre, pour Ricardo Mondolfi, «cet effacement de la dette est une solution temporaire mais ne répond pas au problème structurel du coût exorbitant des études américaines».
Anonyme
le
10 à 20.000 dollars c’est une goute d’eau par rapport à la dette.
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