PCNS: Une approche holistique est nécessaire pour améliorer le système éducatif marocain – Hespress Français
Plus de 40% des élèves au Maroc ne parviennent pas à atteindre le niveau de maîtrise requis en mathématiques, sciences et lecture, entre autres, selon une étude du think tank marocain le Policy Center For the New South (PCNS).
Intitulée « Exploration multiniveaux des déterminants de la faiblesse des performances scolaires au Maroc : une approche exhaustive », cette récente étude du PCNS met en évidence le défi considérable que représente l’amélioration de la qualité de l’apprentissage pour le système éducatif marocain. Ce système est identifié, selon diverses évaluations qualitatives et quantitatives, parmi les moins performants en termes de compétences scolaires.
Les résultats des évaluations internationales telles que TIMSS (Trends in International Mathematics and Science Study) et PIRLS (Progress in International Reading Literacy Study) attirent l’attention sur des scores inquiétants en mathématiques, sciences et lecture, soulignant le fait que plus de 40% des élèves ne parviennent pas à atteindre le niveau de compétence requis dans ces domaines cruciaux, expliquent les chercheurs.
En outre, ils font savoir que les élèves marocains présentent un certain nombre de lacunes, notamment des difficultés à comprendre et à appliquer des concepts mathématiques fondamentaux, à résoudre des problèmes complexes, à interpréter des données graphiques, à saisir les idées principales de textes en lecture, ainsi qu’à avoir une compréhension solide des concepts scientifiques fondamentaux.
Les résultats médiocres se manifestent également dans les évaluations du programme PISA, où les scores obtenus demeurent largement en deçà des niveaux requis. Par ailleurs, la prévalence d’élèves considérés comme « peu performants » suscite de sérieuses inquiétudes, avec des pourcentages dépassant les 40% et parfois même atteignant les 70%, selon les évaluations.
Ces disparités sont notamment visibles à d’autres égards, tels que le contexte socio-économique et géographique. Des écarts se dessinent entre les zones rurales et urbaines, entre les secteurs public et privé, et aussi en fonction du genre et du niveau socio-économique des élèves, précise l’étude.
Pour les chercheurs du PCNS, il revêt une importance capitale de mettre en œuvre des mesures en vue d’améliorer la qualité de l’apprentissage et de réduire les disparités au sein du système éducatif marocain. Afin de s’arrêter sur les facteurs influençant les résultats scolaires au Maroc, les données de l’enquête PISA 2018 ont été utilisées.
« Nos résultats ont montré que des variables comme le genre, l’absentéisme scolaire, l’attitude envers l’école et l’expérience de violence étaient liées à l’appartenance au groupe des mauvais élèves« , ont-ils dévoilé.
En outre, des facteurs tels qu’un statut socio-économique élevé, des ressources éducatives au sein de la famille et un soutien émotionnel de la part des parents étaient liés à une probabilité moindre d’appartenir à ce groupe.
« De plus, nous avons constaté que la non-fréquentation de l’éducation préscolaire et le redoublement avaient des effets significatifs sur la probabilité d’appartenir au groupe des mauvais élèves« , poursuivent les chercheurs.
En ce qui concerne les caractéristiques de l’établissement scolaire, les conclusions obtenues révèlent que les écoles implantées en zones urbaines ainsi que les établissements d’enseignement privés présentent un pourcentage moins élevé d’élèves en difficulté.
Toutefois, un ratio élevé d’encadrement, un déficit en matériel pédagogique et une insuffisance de personnel enseignant sont liés à un pourcentage plus élevé d’élèves en difficulté. L’orientation professionnelle au sein de l’école et la mise en place d’une assurance qualité n’ont pas démontré d’impact significatif, note l’étude.
Ainsi, ces résultats mettent en évidence l’importance d’une approche holistique et de la prise en considération de divers facteurs pour appréhender la sous-performance scolaire et identifier les leviers potentiels visant à améliorer les performances des élèves au Maroc.
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