Retour d'un "guerrier" : Ilyas El Omari se confie à Hespress, 5 ans après son retrait de la politique – Hespress Français
Absent de la scène politique depuis 2019, lorsqu’il a démissionné de la présidence de la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima, Ilyas El Omari a fait son come-back lors d’une « Entrevue particulière » avec Hespress. L’ancien secrétaire général du Parti Authenticité et Modernité (PAM) était l’un des hommes forts de l’époque du parti du « tracteur ».
Lors de cet échange sur sa « disparition » de la vie politique marocaine, l’ex-SG du PAM a déclaré que son retrait était une décision personnelle basée sur sa conviction. Il souhaitait prendre du recul pour réfléchir à sa propre identité et aux erreurs qu’il avait commises dans sa vie, ainsi que vis-à-vis des personnes qu’il avait lésées. Il a également souligné qu’au cours de cette période, il s’était complètement désintéressé de l’actualité politique.
Cependant, il est récemment revenu à la lecture de l’actualité politique il y a deux mois, sans pour autant envisager un retour immédiat. Il souhaite rester en retrait sur la scène politique tout en conservant une présence générale dans la vie publique. D’ailleurs, El Omari a confié à Hespress qu’il se prépare à entamer une expérience médiatique à travers la radio « Cap Radio » à Tanger.
« En effet, je me suis retiré de la vie politique marocaine, mais je suis toujours présent dans la vie quotidienne. Mes amis proches continuent de me voir. Nous prenons un café ensemble, nous discutons. Cependant, beaucoup de gens me voient uniquement sous l’angle politique et considèrent que je suis totalement absent », a-t-il confié.
Ainsi, selon lui, les cinq dernières années d’absence d’un des hommes forts du Maroc entre 2011 et 2019 ont été importantes sur le plan personnel. Il a réussi à découvrir certaines choses qui auraient eu des conséquences négatives pour lui-même et pour le pays s’il les avait dévoilées pendant cette période, a-t-il souligné.
Préférant ne pas aborder les questions du « passé », Ilyas El Omari a souligné qu’il avait appris le langage du silence et mis en garde contre l’arrogance qui pousse les individus à se considérer comme étant très importants.
Concernant son rôle dans la promotion de plusieurs politiciens à des postes de responsabilité lorsqu’il était secrétaire général du parti du « tracteur », El Omari a déclaré : « Je n’ai aucun mérite envers qui que ce soit, je suis fidèle à mes amitiés. Je respecte le PAM et ses membres ».
El Omari a également rejeté l’idée qu’il agissait sur ordre d’une quelconque entité, ajoutant : « Personne ne m’a jamais demandé de faire quoi que ce soit. J’ai commencé à m’engager dans le travail politique quand j’étais jeune, et c’est l’injustice qui m’a poussé à m’engager à l’âge de 14 ans ».
Refusant également de considérer la période précédente comme une « pause de guerrier » après avoir été en colère de ne pas avoir remporté les élections de 2016 contre le Parti de la justice et du développement (PJD), El Omari a affirmé avoir abandonné l’action politique par conviction personnelle.
« Si quelqu’un interprète cela comme de la colère de ma part, il en a le droit. Je ne souhaitais pas prendre la place de quelqu’un d’autre, et je ne visais pas la présidence du gouvernement, car j’étais convaincu que nous ne serions pas en première position », a-t-il affirmé.
L’ancien secrétaire général du PAM a souligné que le recul du parti du « tracteur » de la première à la dernière place après les dernières élections n’était pas un revers. Il a indiqué que « le parti a un projet social, et les projets sociaux sont soumis aux fluctuations, ce qui ne signifie pas que le projet a échoué ».
Au cours de l’entretien, El Omari a également révélé le plus grand regret de sa vie. « J’aurais aimé ne pas venir à Rabat en 1987 et être resté n’importe où », a-t-il indiqué sans expliquer les raisons de ce regret et le lien entre son arrivée à Rabat et cela.
Par ailleurs, El Omari reste attaché à l’expérience du PAM, affirmant qu’il « n’a pas divorcé » du parti, mais s’est simplement retiré de la direction et des responsabilités. Il estime toujours que le projet du parti est qualifié pour contribuer à la transition de la réalité actuelle vers une réalité meilleure.
L’ancien acteur politique estime que le PAM n’a pas perdu de son éclat et de son rayonnement, comme en témoignent sa quatrième place aux élections de 2011, puis sa deuxième place aux élections de 2016 et 2021.
En outre, il n’a pas souhaité commenter les performances du PAM qui participe au gouvernement actuel dirigé par le parti du Rassemblement national des indépendants (RNI). Il a justifié cela en disant qu’il n’avait pas une lecture complète qui lui permettrait de donner son avis, car il n’a repris la lecture des développements politiques dans le pays que depuis deux mois seulement, selon ses propres termes.
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