Maroc: La justice maintient en prison les journalistes Omar Radi et … – Arabnews fr
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RABAT: La Cour de cassation du Maroc a rejeté le pourvoi de deux journalistes emprisonnés, Omar Radi et Soulaimane Raissouni, confirmant leurs condamnations en appel pour des accusations d’agressions sexuelles dont ils se disent innocents.
La plus haute instance judiciaire du royaume “a rejeté (mardi) notre recours et confirmé les peines d’emprisonnement à l’encontre d’Omar et Soulaimane”, a déclaré mercredi à l’AFP Me Miloud Kandil, leur avocat.
Omar Radi, 37 ans, et Soulaimane Raissouni, 51 ans, ont été condamnés en appel respectivement à six et cinq ans de prison ferme en 2022 dans des affaires d’agressions sexuelles, des charges qu’ils réfutent. Ils sont derrière les barreaux depuis 2021.
“Nous nous attendions à cette décision malgré les innombrables irrégularités qui ont entaché la procédure”, a réagi auprès de l’AFP Driss Radi, père d’Omar Radi.
“Nous savons que la justice n’est pas indépendante dans cette affaire, mais nous espérons une grâce royale pour clore ce dossier qui a tellement nui à l’image de notre pays”, a-t-il ajouté.
Au Maroc, la grâce peut être accordée par le souverain ou bien –en théorie– par le Parlement.
«Calvaire judiciaire»
La semaine dernière, les avocats des détenus et les défenseurs des droits humains au Maroc avaient exhorté les autorités à trouver une “issue judiciaire, politique et légale” afin que les deux journalistes puissent recouvrer la liberté.
Les avocats avaient alerté sur leur état de santé et leurs conditions de détention “qui ne respectent pas les droits élémentaires”, selon eux.
“Le signal envoyé est désastreux”, a réagi Khaled Drareni, le représentant de Reporters sans frontières (RSF) en Afrique du Nord.
RSF appelle les autorités marocaines “à mettre un terme à ce calvaire judiciaire inhumain et à libérer” les deux journalistes, a-t-il ajouté.
Dans un communiqué, le Comité pour la protection de journalistes (CPJ), basé à New York, a exprimé sa “profonde déception”.
“Le Maroc a perdu une occasion d’inverser la tendance sur ses mesures de représailles contre des journalistes indépendants, dont les voix sont si désespérément nécessaires au pays”, a regretté Sherif Mansour, coordinateur du CPJ pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord.
Mais pour les autorités marocaines, Omar Radi et Soulaimane Raissouni ont été jugés pour des crimes de droit commun qui “n’ont rien à voir” avec leur profession ni le respect de la liberté d’expression.
Interrogée par l’AFP, l’avocate féministe Aïcha Guella, présidente de l’AMVD (Association pour les droits des victimes), s’est félicitée du jugement, en déplorant que “M. Radi et Raissouni et leurs soutiens essaient de politiser ces affaires alors que les faits ont été établis devant la justice”.
Mme Guella a reproché aux ONG étrangères d'”instrumentaliser les deux cas à des fins purement politiques”.
L’arrêt de la Cour de cassation ne sera pas publié avant plusieurs jours.
M. Raissouni, un éditorialiste critique des autorités, a été poursuivi pour “agression sexuelle” par un jeune militant, charge qu’il a toujours rejetée devant le tribunal, estimant être poursuivi “à cause de ses opinions”.
Arrêté en mai 2020, il n’a pas assisté à la plus grande partie de son procès en première instance — entre février et juillet 2021 — en raison d’une grève de la faim de 122 jours.
Dégradation de la liberté de la presse
M. Radi, reporter indépendant et militant des droits humains, a lui été arrêté en juillet 2020.
Il a été poursuivi pour “atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat” avec “financement de l’étranger”, et pour “viol”, deux affaires distinctes jugées conjointement.
Accusé de “viol” par une ex-collègue, le journaliste a parlé de “relations librement consenties” tandis que la plaignante a affirmé le contraire.
Le journaliste Imad Stitou — qui avait corroboré la version de M. Radi et dit être dans la même pièce au moment des faits — a été condamné à un an de prison, dont six mois ferme, pour “non-assistance à personne en danger”.
Le jugement a confirmé la peine de M. Stitou, qui a quitté le Maroc.
Dans un rapport publié en juillet 2022, l’ONG Human Rights Watch (HRW) a dénoncé au Maroc l’utilisation de procès pour des crimes de droit commun, en particulier sexuels, comme “techniques de répression” visant à faire taire des journalistes et des opposants.
Face à ces critiques, les autorités insistent sur “l’indépendance de la justice” et “les droits des victimes”.
En janvier, le Parlement européen s’est inquiété de la dégradation de la liberté de la presse au Maroc, évoquant notamment l’incarcération d’Omar Radi, dans une résolution adoptée à une large majorité qui avait déclenché les foudres de la classe politique et des médias marocains.
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BAGDAD: L’ambassade de Suède à Bagdad a été incendiée jeudi avant l’aube lors d’une manifestation organisée par des partisans du turbulent leader religieux Moqtada Sadr, a constaté un correspondant de l’AFP, avant un nouvel évènement en Suède où un exemplaire du Coran doit être brûlé.
De la fumée s’élevait du bâtiment de l’ambassade de Suède a constaté un correspondant de l’AFP sur le toit d’un bâtiment dans le quartier, où les forces anti-émeutes irakiennes étaient déployées en grand effectif tandis que des dizaines de manifestants étaient encore sur place.
Il n’était pas possible dans l’immédiat de savoir si l’ambassade était vide au moment de l’attaque et si son personnel avait été évacué. Ni les forces de l’ordre irakiennes ni les autorités n’ont réagi dans l’immédiat à l’incident.
L’assaut de l’ambassade à Bagdad intervient au moment où la police suédoise a autorisé un mini-rassemblement jeudi devant l’ambassade d’Irak à Stockholm: l’organisateur prévoit de brûler un exemplaire du Coran ainsi que le drapeau irakien.
«On a incendié l’ambassade de Suède»
“Nous n’avons pas attendu le matin, nous avons pénétré à l’aube, on a incendié l’ambassade de Suède”, a indiqué jeudi à l’AFP un jeune manifestant à Bagdad, avant de scander “Moqtada Moqtada Moqtada” du nom d’un influent dirigeant religieux.
S’exprimant sous couvert de l’anonymat, le manifestant a indiqué que “les enfants du courant sadriste” avaient agi après l’autorisation donnée une nouvelle fois à Salwan Momika “de manifester pour brûler le coran” en Suède.
Salwan Momika, un Irakien réfugié en Suède et organisateur de l’évènement prévu jeudi selon un média suédois, avait déjà brûlé le 28 juin quelques pages d’un exemplaire du Coran devant la plus grande mosquée de Stockholm pendant la journée de l’Aïd al-Adha, une fête célébrée par les musulmans à travers le monde.
Ce premier incident avait poussé les partisans de Moqtada Sadr, influent leader religieux et trublion de la politique irakienne, à prendre d’assaut l’ambassade de Suède à Bagdad le 29 juin.
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ALGER: La récente décision d’Israel de “reconnaître la souveraineté du Maroc” sur le territoire disputé du Sahara occidental est “nulle et non avenue”, a affirmé mercredi le mouvement indépendantiste du Front Polisario, soutenu par l’Algérie.
“Une telle position émanant de l’entité sioniste ou de toute autre partie pour légitimer l’occupation marocaine du Sahara occidental est nulle et non avenue”, a indiqué le “ministère sahraoui de l’Information”.
Lundi, le cabinet royal à Rabat avait annoncé, en citant une lettre du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, qu’Israël avait décidé de “reconnaître la souveraineté du Maroc” sur le Sahara occidental.
Cette position ne “fera que renforcer la détermination du peuple sahraoui à poursuivre sa lutte nationale sur divers fronts”, ajoute le Polisario dans un communiqué cité par l’agence de presse officielle algérienne APS.
Il a également dénoncé des “manœuvres subversives conjointes, sécuritaires et militaires, visant à déstabiliser la région nord-africaine et le Sahel en général”.
«Non évènement»
La reconnaissance par l'”entité sioniste” de la “prétendue souveraineté du Makhzen (appareil étatique marocain, ndlr) sur le Sahara occidental est un non évènement”, a souligné le mouvement indépendantiste.
Cette position “n’apporte aucune plus-value à Rabat. Bien au contraire, elle l’enfonce davantage, en confirmant l’alliance d’un Etat et d’une entité qui occupent, tous deux militairement, le Sahara occidental et la Palestine”, a estimé le ministère sahraoui.
Le Polisario a dit regretter cette décision qui traduit, selon lui, “un mépris pour le ressentiment de millions de Marocains qui portent la Palestine et Al-Qods (Jérusalem, ndlr) dans leurs cœurs”.
Le conflit du Sahara occidental, territoire désertique bordé de riches eaux poissonneuses et aux importantes réserves de phosphates, oppose le Maroc au Polisario, soutenu par l’Algérie, depuis le désengagement en 1975 de l’Espagne, l’ancienne puissance coloniale.
Le Polisario réclame un référendum d’autodétermination sous l’égide de l’ONU, qui a été accepté mais ne s’est pas encore tenu, tandis que Rabat promeut une autonomie sous sa souveraineté.
Un cessez-le-feu en vigueur depuis 1991 avait volé en éclats à la mi-novembre 2020 après le déploiement de troupes marocaines à l’extrême sud du territoire pour déloger des indépendantistes qui bloquaient l’unique route vers la Mauritanie, selon eux illégale car inexistante en 1991.
L’Algérie a rompu ses relations diplomatiques avec le Maroc en août 2021 en raison de profonds désaccords sur ce dossier et du rapprochement entre Rabat et Israël.
Le Maroc et Israël ont normalisé leurs relations diplomatiques en décembre 2020 dans le cadre des accords d’Abraham, un processus entre Israël et plusieurs pays arabes, soutenu par Washington.
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RABAT: Le roi Mohammed VI a invité le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou au Maroc après la reconnaissance par l’Etat hébreu de la souveraineté marocaine sur le territoire disputé du Sahara occidental, une décision “clairvoyante”, selon un message de remerciement publié mercredi.
“Vous êtes le bienvenu pour effectuer une visite au Maroc, à des dates à notre meilleure convenance mutuelle, à définir par la voie diplomatique”, écrit le souverain chérifien dans son message.
Cette rencontre “permettra d’ouvrir de nouvelles possibilités pour les relations bilatérales entre le Maroc et Israël”, souligne-t-il.
Selon un communiqué du bureau de M. Netanyahou publié à Jérusalem, le conseiller israélien à la Sécurité nationale Tzahi Hanegbi et le ministre marocain des Affaires étrangères Nasser Bourita “ont décidé ce soir de fixer ensemble une date dans un proche avenir” pour cette visite.
La question du Sahara occidental est “la cause nationale du royaume et la priorité de sa politique étrangère”, souligne Mohammed VI dans son message, en saluant une “décision importante (qui est) à la fois, juste et clairvoyante”.
“Elle s’inscrit dans la dynamique internationale irréversible qui voit de nombreux pays (…) favoriser une solution politique définitive à ce différend régional anachronique, sur la base de l’initiative marocaine d’autonomie pour la région du Sahara et dans le cadre de la souveraineté et de l’intégrité territoriale du Royaume”, poursuit-il.
Plan d’autonomie
Le Sahara occidental, ancienne colonie espagnole, est considéré comme un “territoire non autonome” par l’ONU en l’absence d’un règlement définitif.
Depuis près de 50 ans, un conflit armé y oppose le Maroc aux indépendantistes du Front Polisario, soutenus par l’Algérie voisine.
Rabat prône un plan d’autonomie sous sa souveraineté exclusive, tandis que le Polisario réclame un référendum d’autodétermination sous l’égide de l’ONU, prévu lors de la signature en 1991 d’un cessez-le feu mais jamais concrétisé.
Le Maroc exerce une pression intense sur ses partenaires internationaux — en particulier la France, à travers une campagne médiatique sans relâche — pour qu’ils reconnaissent la “marocanité” du territoire.
Le Maroc et Israël ont normalisé leurs relations diplomatiques en décembre 2020 dans le cadre des accords d’Abraham, un processus entre Israël et plusieurs pays arabes, soutenu par Washington.
Depuis leur normalisation diplomatique, les deux alliés s’activent à accélérer leur coopération, essentiellement militaire, sécuritaire, commerciale et touristique.
Mais ce rapprochement tous azimuts ne fait pas l’unanimité au Maroc, surtout depuis l’accession au pouvoir en Israël de courants ultra-nationalistes.
Si la mobilisation militante a faibli, la cause palestinienne continue de susciter une immense sympathie au sein de la population marocaine.