Algérie: rentrée scolaire en suspens et élèves et parents pris en otages – Hespress Français
Alors que l’on entre dans le mois de septembre et qu’aux quatre coins du monde, parents et élèves se préparent à la rentrée scolaire, en Algérie c’est à vue que l’on navigue et ce, sans instrument aucun. Pour 11 millions de bambins de la petite section de maternelle, à la terminale de lycée, il n’y a aucune visibilité et l’on ne sait toujours pas quand reprendre le chemin de l’école.
Aussi devant tant de mystères et de flou qui entourent cette fameuse date de rentrée des classes en Algérie, c’est vacances prolongées pour les 11 millions d’élèves algériens qui tout de même, forment le quart de la population à l’Est de l’Eden. Le ministère algérien de l’Education nationale, Abdelhakim Belaabed, qui n’a pas toujours communiqué la date de reprise des études pour les cycles primaire, moyen et secondaire a déclaré dimanche dernier concernant la rentrée scolaire 2023-2024, qu’elle sera fixée dans les jours à venir. Il se susurre que ce sera dans les deux ou trois premières semaines de septembre ou à la fin du mois.
Le ministre de l’Intérieur, Brahim Merad, a instruit les walis de prendre les mesures nécessaires pour la réussite de la rentrée scolaire 2023-2023, dont la « date n’a pas été encore fixée »leur a demandé de s’assurer du fonctionnement des cantines, du chauffage, et d’achever les travaux de maintenance des établissements scolaires. Le chauffage des écoles doit être assuré de manière “régulière, permanente et sûre, notamment dans les régions montagneuses et rurales“, a demandé le Merad. Pour ce qui est des cantines scolaires, les walis ont été instruits de fournir des repas aux élèves dès le premier jour de la rentrée.
Voilà comment faire preuve de prévoyance. Merad prend vraiment les dispositions pour faire face aux situations qu’il prévoit et que même les deux séniles du coin n’ont pas encore prévues. Cela dit, ce retard à l’allumage ne plait pas à tout le monde. Parents d’élèves, enseignants, syndicats autonomes quand ça existe, s’interrogent toujours sur les raisons de cette désynchronisation, on va dire pour faire léger.
En Kabylie on ne décolère pas, “aucune date officielle n’a été annoncée pour le retour des élèves aux établissements scolaires. Les enfants de la Kabylie sont pris en otage par un ministère algérien de l’Education, qui a érigé l’amateurisme en règle de bonne gestion“. Mais, cette règle est facilement généralisable à d’autres régions et wilayas. Le ministre de l’Intérieur ne s’est pas gêné, lui pour ce faire.
“Le système éducatif algérien, imposé aussi en Kabylie, est rongé par des programmes et des méthodes pédagogiques indigents et obsolètes. Ceux-ci, ont largement contribué à la régression du système éducatif et ont favorisé l’apparition de l’intolérance et de l’intégrisme religieux. Par conséquent, seul un Etat kabyle souverain et indépendant peut offrir aux enfants de la Kabylie une éducation digne de son nom, orientée vers le savoir et la science, loin de l’obscurantisme de l’idéologie arabo-musulmane, qui continue malheureusement de sévir“, voilà ce qu’ose un des rares médias qui ne semble pas vouloir caresser dans le sens du poil.
Devant ce chaos, les parents d’élèves d’Algérie ne savent pas comment s’organiser et s’en tiennent à la réunion du Conseil supérieur de la “sécurité Nationale“ pour fixer une date de rentrée scolaire. En attendant les prix des articles scolaires n’ont de cesse d’augmenter et oscillent entre 20, 40% voire parfois jusqu’à plus de 100%.
De plus si l’on se fie au journaliste algérien exilé Abdou Semmar, il y a une pénurie parce que les sélections au niveau des importations, violent toutes les lois du droit et de la raison. Auprès de “ses sources les plus proches du gouvernement“ il se dit que 220 licences d’importation ont été délivrées à “qui de droit“ pour permettre à 120 importateurs de faire venir de la marchandise scolaire et un peu plus pour l’équivalent de 155 millions de dollars. Sur le marché le sac à dos scolaire vaut entre le tiers et le quart du salaire minimum. C’est tout dire d’une rentrée scolaire en Algérie qui ne se dit pas. Du moins pas encore…
Ceci-dit, pour s’occuper des rares oignons de la récolte de l’exercice, au Maroc la date officielle de la rentrée scolaire 2023/24 au Maroc a été annoncée selon la décision du ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement primaire et de la Formation professionnelle, en date du 2 juin 2023.
L’année scolaire débutera le vendredi 1er septembre 2023 et se terminera la deuxième semaine de juillet 2024. Le personnel de l’administration éducative, les inspecteurs, les cadres chargés de la gestion des affaires matérielles et financières, l’orientation et la planification éducative, les cadres de soutien administratif, éducatif et social, ainsi que les cadres administratifs communs rejoindront leur lieu de travail ce vendredi 1er septembre 2023.
Tous les enseignants devront rejoindre leur lieu de travail le lendemain, samedi 2 septembre 2023, tandis que les élèves marocains rejoindront les salles de classe où les études commenceront réellement dès lundi 4 septembre 2023 pour l’enseignement préscolaire, l’enseignement primaire, l’enseignement secondaire collégial, l’enseignement secondaire qualifiant et les classes préparatoires au diplôme de technicien supérieur. Les élèves appartenant aux institutions de l’excellence rejoindront leur établissement le mercredi 6 septembre 2023. Pour les sections de l’éducation non formelle ce sera le lundi 2 octobre 2023.
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